Lorsque le président algérien s’inquiète de l’absence d’un général qu’il a lui même écarté, son entourage s’inquiète.
En dépit de tous les changements politiques qui s’opèrent dans le pays depuis la restructuration du DRS, la santé chancelante de Bouteflika fait toujours l’objet de multiples rumeurs. Le Président Bouteflika est-il réellement celui qui dirige et prend les décisions ? Cette question a trouvé tout son sens récemment, depuis l’incident très inquiétant survenu à la Résidence présidentielle de Zéralda, où de multiples soins sont quotidiennement prodigués à un président âgé et malade.
Accès de démence
Il y a plus d’une semaine, confient des sources qui fréquentent assidûment ce lieu de pouvoir, Abdelaziz Bouteflika s’est réveillé brusquement pour demander des nouvelles de l’ex-chef de la Garde présidentielle, le général-major Djamel Kehal Medjdoub. « Où est Medjdoub ? Cela fait longtemps que je ne le vois plus ! Pourquoi il ne me rend pas visite ? », a lancé un Bouteflika très déstabilisé selon son entourage.
Et pourtant, c’est Abdelaziz Bouteflika lui-même qui aurait limogé ce général, cet été, à la suite d’un incident qui avait menacé la sécurité de la résidence présidentielle. A cette occasion, les proches du Président algérien avaient évoqué une « tentative d’assassinat » orchestrée en juillet 2014. Le général Djamel Kehal Medjoub avait été, dans le semaines qui ont suivi son limogeage, placé sous contrôle judiciaire.
Panique dans les rangs
Comment Bouteflika ne se souvient-il pas de tout cela ? N’est-il pas lui-même à l’origine de la descente en enfer de ce général réputé pour être un proche du général Toufik, l’ex-patron du DRS algérien et accusé d’avoir comploté contre la sécurité du Chef de l’Etat ?
La troublante réaction de Bouteflika n’a pas manqué de susciter une certaine panique au sein de sa famille et dans l’entourage le plus proche. Cet incident met en cause la lucidité du Président algérien au moment où les clans qui servent les intérêts du chef de l’Etat développent une campagne sur le thème : « Votre Président conserve toujours ses capacités intellectuelles ».
Assurément, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le sérail algérien.