Le président français Emmanuel Macron et l’historien camerounais Achille Mbembe, les deux vedettes du 28 è Sommet Afrique-France qui tient ce vendredi sa plénière, affichent, à la veille de ce grand rendez prévu à Montpellier, de profondes divergences sur le Mali.
Alors que le président Macron, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et la ministre française des armées Florence Parly critiquent sévèrement les autorités maliennes pour leur volonté de conclure un accord avec la société de sécurité russe Wagner, Achille Mbembe soutient qu’au nom de « la souveraineté nationale » le Mali peut contracter toute relation avec qui il veut.
Aucune refondation en vue
« Je pars du principe que les pays africains sont indépendants et qu’ils décident souverainement », a déclaré à la presse l’historien camerounais mandaté par Macron pour préparer le volet africain du « Nouveau sommet Afrique-France » auquel ne participe aucun chef d’Etat africain. « Le Mali sait ce qu’il veut », a insisté Achille Mbembe, prenant le contrepied des autorités françaises.
Ce fossé entre l’historien camerounais et le président français donne le ton de ce que pourrait finalement être le « Nouveau sommet Afrique-France ». Pensé par l’Elysée et le Quai d’Orsay pour être le point de départ d’un nouveau chapitre des relations entre l’Afrique et la France, le sommet de Montpellier risque de se transformer en simple rassemblement franco-africain mi festif, mi intellectuel, ni diplomatique.
Rien n’indique à ce stade qu’il en sortira des orientations qui ouvriront la voie à une réinvention des relations franco-africaines
Colloque Montpellier (1), le retournement des intellectuels africains en faveur de Macron