La troisième conférence internationale de soutien à la population du Liban s’est tenue par visioconférence le jour même de la première commémoration, le 4 août, de l’explosion cataclysmique qui s’était produite en le 4 août 2020 au port de Beyrouth, faisant plus de 200 morts et 6000 blessés et provoquant la dévastation de plusieurs quartiers du vieux Beyrouth.
Organisée conjointement par la France et les Nations Unies, la conférence a été marquée par la participation de 33 Etats, 13 organisations internationales, et cinq représentants de la société civile libanise. Les deux premières conférences s’étaient tenues – toujours à l’initiative de la France – le 9 août 2020, en vue de l’octroi d’une aide d’urgence, et le 2 décembre.
Au terme des échanges, le président Emmanuel Macron a annoncé qu’une aide de 370 millions de dollars avait été décidée pour les douze mois à venir afin d’aider la population libanaise (directement, sans passer par les circuits de l’Etat) à faire face à la profonde crise sociale, économique et financière à laquelle est confronté le Liban. Cette crise est considérée par la Banque mondiale comme l’une des trois plus graves au niveau mondial depuis le milieu du XIXe siècle. Les besoins de la population libanaise dans ce cadre se manifestent principalement dans les secteurs médical, hospitalier, universitaire, scolaire, des services publics et de l’infrastructure de base (réseaux d’électricité et d’eau, télécommunications etc).
L’impossible sortie de crise
Dans son intervention au cours de la conférence, le président Macron a rappelé le soutien constant de la France au Liban. Il a toutefois dénoncé en des termes sévères les dirigeants libanais et la classe politique pour leur incapacité à placer le pays sur la voie d’une sortie de crise, une situation qui dure depuis près de deux ans en dépit de la détérioration constante des conditions de vie de la population.
Emmanuel Macron a annoncé la mise en place pour les douze prochains mois de 100 millions d’Euros de nouveaux engagements de la France pour un soutien « direct » à la population libanaise. Cette aide ira « directement aux ONG et associations sur place », a souligné le président français qui a relevé qu’au stade actuel « la première des priorités est la formation d’un gouvernement chargé de la mise en œuvre des réformes les plus urgentes au service de la population ».
Le président américain Joe Biden est également intervenu au cours de la conférence pour annoncer à son tour le soutien indéfectible de son pays au Liban et l’octroi d’une aide de 100 millions de dollars afin de soutenir la population face à la crise qui s’aggrave.
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