Les services de renseignements marocains, DST et BCIJ sont sur le qui-vive depuis plus d’une semaine. La diffusion par l’organisation de l’Etat Islamique de deux vidéos de propagande appelant à renverser les régimes du Maghreb et à mener dans cette région des opérations terroristes, a mis les services marocains en extrême état d’alerte.
Vigilance maximale
Depuis qu’il a fourni une aide substantielle aux français après le 13 novembre, faisant éviter à la capitale du pays une deuxième vague d’attentas meurtriers, le Maroc se sait très menacé par l’Etat Islamique. Les limiers marocains ont redoublé de vigilance, multipliant les filatures et les interrogatoires des combattants revenus de Syrie et d’Irak. L’attention des services chérifiens se concentre sur les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Mellilia, mais aussi sur les frontières du Sud et de l’Est que tenteraient de traverser des groupes terroristes se mêlant aux flots d’immigrés syriens et subsahariens en provenance du Mali et de Libye. C’est le renforcement de cette vigilance qui a amené la sécurité marocaine à débusquer le djihadiste Gelel Attar, qui a choisi de se mettre « au vert » dans la maison de sa mère à 20 kilomètres au nord de Casablanca.
Si pour le moment, rien ne prouve que ce terroriste était sur le point de passer à l’acte, ses états de services en Syrie laissent penser qu’il tentait de se faire oublier avant de pour voir repasser à l’action. « Un tel profil ne raccroche jamais, il est recruteur, instructeur et surtout meneur. Un gros poisson en somme », souligne un observateur averti. Les « cellules dormantes » qui disparaissent de la surface tout en maintenant « une activité tectonique inquiétante » sont la principale source d’inquiétude. Mais « pour le moment, le services marocains ont toujours un coup d’avance sur les terroristes », affirme un responsable marocain. Pourvu que ça dure.