Interviewé en septembre 2020 par les journalistes spécialistes de l’Afrique Antoine Glaser et Pascal Airault pour leur ouvrage « Le piège africain de Macron »*, le Président français se lâche concernant son homologue ivoirien.
« Ca a été une déception ! Je lui ai dit. (…) On a travaillé pendant deux ans pour qu’il y ait une alternance (…) La stabilité de son parti est moins importante que l’alternance démocratique dans son pays. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Je ne peux pas me substituer à lui », explique Emmanuel Macron aux deux journalistes. En cause? Alors qu’il avait publiquement renoncé à un troisième mandat, Alassane Ouattara s’était finalement représenté en 2020 à la suite du décès de son dauphin, Amadou Gon Coulibaly.
« Au bout de la réconciliation »
Et le chef de l’Etat français de se faire pressant : « Il (Alassane Ouattara) a dorénavant deux responsabilités. Que les choses se passent de la manière la plus pacifiée (possible) et aller au bout de la réconciliation nationale. Et donc d’ouvrir le jeu à ses opposants. Il a fait un premier geste en libérant des proches de Guillaume Soro et ses opposants. On ne peut pas lui enlever ça, mais il faut aller au bout. Aller beaucoup plus loin, aller au bout de la réconciliation ».
Mais que l’on se rassure, à l’issue de la réélection d’Alassane Ouattara en octobre dernier, avec un score à la soviétique de 95,31%, Emmanuel Macron lui a tout de même adressé une lettre de félicitations… C’est qu’on ne peut pas balayer d’un revers de la main le chouchou de la Françafrique, de l’administration française et du patronat français littéralement mis au pouvoir en Côte d’Ivoire par Paris en 2011. Le reste n’est que verbiage.
* « Le piège africain de Macron » d’Antoine Glaser et Pascal Airault, éditions Fayard, avril 2021.
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