Notre collaborateur Didier Niewiadovski, qui signait Aza Boukhris, nous a quittés le vendredi 15 janvier au matin, emporté par une longue maladie.
Voici encore trois jours, cet homme du Nord qui pesait ses mots au trébuchet, écrivait pour Mondafrique un article qu’il avait intitulé: » La Centrafrique entre la guerre et la paix ». (voir ci dessous)
Ces quatre dernières années, cet ex-diplomate, resté très attaché au Quai d’Orsay où il fit l’essentiel de sa carrière, nous a livrés de brillantes chroniques sous le pseudonyme d’Aza Boukhris. Pas question, pour nous journalistes, de tenter un titre racoleur ou de laisser passer une faute de syntaxe, sans que notre ami ne rentre dans une colère noire et justifiée.
Sa loyauté était totale, son exigence aussi
Trésor caché
Cet amoureux de l’Afrique, qui forma des générations de hauts fonctionnaires en Mauritanie, suivait particulièrement l’actualité de la Centrafrique, ce pays où il vécut longtemps et qu’il chérissait profondément.
Ses qualités d’analyste, nourries par une culture éblouissante et d’innombrables fidélités, participaient à une expertise française sur l’Afrique, fierté française. C’est cet héritage précieux qui était aussi le sien et qui avait forgé le lien particulier, mais selon lui menacé, qui existe entre la France et le continent africain.
Toutes nos pensées vont à sa famille, à ses proches et aux nombreux amis qu’il comptait en France et en Afrique.
Pour tout témoignage que vous souhaiteriez publier, joindre nicolasbeau7@gmail.com
VOICI LES TEMOIGNAGES QUE NOUS AVONS RECUS
Aza était en France « le » spécialiste du Centrafrique. Je ne sais trop quel lien mystérieux l’unissait à ce pays malmené – Ô combien! – par l’Histoire mais le fait est que, pour y avoir travaillé, il l’aimait, le connaissait on ne peut mieux, qu’il en suivait l’actualité avec la passion et qu’il rendait compte de celle-ci avec talent et indépendance. Qui, après lui, va nous informer de ce qui se passe au coeur du continent africain?
JPT
Rares sont les observateurs étrangers de ce pays complexe à atteindre un tel degré de maîtrise de sa structure politique, sociale, de son histoire, ou encore de sa géographie. J’ai beaucoup appris en lisant Aza et j’avoue que je dévorais toujours ses articles d’un trait, avec grand appétit. Il s’appuyait dans ses analyses sur un réseau très riche qui faisait de lui quelqu’un de toujours fort bien informé… Au-delà de cet intérêt commun pour la RCA, j’ai eu le plaisir au cours de nos correspondances de découvrir un homme cultivé, au sens de l’humour subtil qui m’a toujours paru sincère et fidèle en amitié. Je m’étais manifestement attaché à lui sans avoir eu le plaisir de le rencontrer car l’annonce de son départ m’a bien attristé. Il me manquera assurément. Je vous prie de bien vouloir adresser à sa famille toutes mes condoléances. Que notre cher frère Aza repose en paix et que son esprit et sa vision continuent de vivre en nous qui avons eu le privilège de le côtoyer un peu.
RP
Nous échangions sur la situation centrafricaine, il m’a parfois aidé lors de mes articles ou rapports sur le pays. Ses analyses singulières, son style, sa vivacité de style reflétaient les facettes d’un homme passionné. C’est certain. Plusieurs fois je lui ai proposé une bière en terrasse, jamais il ne me répondait, et on repartait sur d’autres discussions. Nos échanges sincères me manqueront et manqueront très certainement aux autres petits journalistes avides d’un autre discours sur la Centrafrique. Je ne sais pas s’il m’appréciait en réalité mais peu importe, pour ma part je le respectais. Mes sincères condoléances à sa famille, à ses proches, et celles et ceux qui l’ont connu.
S.R
C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de notre collègue. Je ne le connaissais pas mais j’avais une très grande admiration pour son travail de très grande qualité. Jocksy Ondo Louemba