Le général Haftar qui combat le gouvernement légal de Tripoli s’emploie à mobiliser ses troupes et les mercenaires étrangers sur les fronts à l’est et au sud de la ville de Syrte.
Un mois après la signature de l’accord militaire en Libye, la milice du général Khalifa Haftar ne fait montre d’aucune volonté d’appliquer les conditions de l’accord qui prévoit le départ des mercenaires des lignes de front sur l’axe Syrte- Al Djoufrah.
Pendant ce temps-là, le comité militaire mixte 5+5 tient, dans ses quartiers généraux, des réunions incessantes pour superviser la mise en place l’accord de cessez-le-feu de Genève.
Cela a été confirmé par le commandant de la salle des opérations de libération de Syrte et Al Djoufrah, le général de brigade Ibrahim Beit Al-Mal, qui a déclaré que les forces gouvernementales avaient détecté des mouvements de la milice d’Haftar au sud et à l’est de Syrte et avaient été témoins de la mobilisation de mercenaires et d’armes.
Beit Al-Mal a déclaré dimanche : « Des troupes se déplacent d’est en ouest, ce qui indique que les rebelles ont rompu la trêve et violent l’accord 5+5 ».
L’accord militaire 5+5, signé le 23 octobre à Genève, prévoit le respect total par les belligérants d’un cessez-le-feu global, le retour dans leurs camps des forces stationnées à Syrte et Al Djoufrah et l’expulsion des mercenaires hors du pays dans les 90 jours.
A la suite de cet accord, le comité a tenu une réunion fructueuse dans une ville de Ghadamès (400 kilomètres au sud-ouest de Tripoli) et une autre discussion dans ses quartiers généraux de Syrte. Lors de ces réunions, les modalités de mise en œuvre de l’accord de Genève ont été adoptées, dont notamment, la mise en place de sous-comités militaire et de sécurité.
Par conséquent, les efforts entrepris par Haftar pour envoyer des convois militaires vers les lignes de front contredisent l’esprit de l’accord, qui cherche à mettre un terme au conflit, et reflètent le climat de méfiance qui existe dans cette paix si fragile.
Nouvel armement
Les troupes gouvernementales s’inquiètent des rapports de presse faisant état de l’acquisition récente par Haftar du nouveau lanceur serbe de roquette multi-calibre et auto-propulsé, le LRSVM Morava. C’est ce qui a été dévoilé le 14 novembre dernier lors d’un test de tir réel opéré par le bataillon Tariq Ibn Ziyad, affilié à la milice d’Haftar.
Le site web du magazine russe Topwar laissait entendre que les Emirats Arabes Unis auraient fourni les lanceurs de missile LRSVM Morova à la milice d’Haftar puisqu’ils étaient le premier pays à importer cette arme de Serbie. Le lanceur de missile a été initialement produit dans les années 2011 et a fait son entrée en service à la fin des années 2019.
Ces développements indiquent qu’Haftar se prépare à livrer de nouvelles batailles malgré sa défaite en juin dernier dans l’ouest de la Libye et qu’il peut compter sur la détermination des Emirats Arabes Unis à fournir des armes aux forces de l’est en dépit de l’embargo des Nations unies.
*Source : Middle East Monitor