Niger, la mine géante d’uranium sort de son sommeil

Imouraren. MCO. Une équipe de topographes.

Après des années de fermeture du site géant d’Imouraren, qui devait devenir la plus grande mine d’uranium d’Afrique, Orano a annoncé qu’elle avait programmé plusieurs campagnes «d’études préliminaires basées sur des tests et sondages de zones spécifiques du gisement d’ici 2022 ».

Le service de presse d’Orano a précisé à Mondafrique que « ces campagnes de sondages visent à établir l’éventuelle applicabilité de techniques d’extraction innovantes à une partie du minerai du gisement, ce qui pourrait à terme permettre d’améliorer l’économie du projet. »

En effet, « le lancement du projet Imouraren n’est pas envisagé dans les conditions actuelles du marché de l’uranium, mais son développement reste une priorité pour Orano. »

Après la chute brutale des cours enregistrée à la suite de la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, le marché de l’uranium est entré dans une phase de récession. C’est ainsi que le site d’Imouraren, grand comme la ville de Paris, a été fermé en 2015, le matériel minier vendu et une autre partie placée sous cocon, alors que les travaux de terrassement en prélude à l’exploitation n’étaient pas achevés.

Ce sujet est très sensible au Niger. Après cinquante ans d’exploitation de l’uranium par le groupe nucléaire français, dont Niamey était le 2e fournisseur en minerai, l’une des deux mines historiques près d’Arlit a été fermée tandis que la deuxième, la Somaïr, se débat toujours pour sa survie. Avec le licenciement de plusieurs centaines de personnes et le remerciement de nombreux sous-traitants, la puissance du nucléaire français au Niger s’est écroulée de façon spectaculaire.

Le service de presse d’Orano a d’ailleurs insisté sur le fait que l’ex-géant Areva poursuivait des activités dans le pays, en travaillant « avec l’Etat du Niger sur un plan de continuité des activités dans le nord du pays avec, notamment, la poursuite de l’exploitation du site minier de Somaïr. »

Le Président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, est un ancien cadre dirigeant du secteur minier.