L’ex Président Aziz, indiquent plusieurs médias mauritaniens bien informés, aurait tenté, la veille de sa convocation par la police financière et son placement en garde à vue, de fuir la Mauritanie vers le Nord Mali avec l’aide des réseaux djihadistes liés à Aqmi. Ce qui n’est pas une surprise quand on examine les accords secrets, encore que connus des services secrets occidentaux, entre l’ex chef d’Etat et les terroristes
Avec une duplicité incroyable, l’ex président mauritanien Aziz s’est toujours affiché, durant dix ans, comme l’allié fidèle des Américains et des Européens contre le péril terroriste dans la région du Sahel. La communauté internationale a voulu croire à cette fable, alors qu’elle disposait de sérieux éléments de preuve sur la complicité du Président mauritanien avec les terroristes. En effet, un texte d’Oussama Ben Laden, déclassifié par l’administration américaine, montrait qu’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) avait signé, en 2010, un accord de non agression avec le pouvoir mauritanien.
D’après cet écrit dont la très sérieuse agence Reuters avait obtenu un double, les amis de Ben Laden s’engageaient à ne pas commettre d’attentats sur le sol mauritanien. En échange et toujours d’après ce document, le gouvernement mauritanien devait cesser de mener des attaques contre les positions d’AQMI.
La tentative récente de l’ex Président de quitter son pays en s’appuyant sur les réseaux djihadistes confirme ces informations. Le chef d’état mauritanien avait bel et bien conclu un pacte avec le diable djihadiste?
Solidarités tribales
On comprend mieux comment, avec de telles complicités, la Mauritanie a été en gros épargnée par les attentats ces dernières années. Cet accord explique aussi pourquoi le président mauritanien avait refusé, durant l’opération Serval menée en 2013 par la France au Nord Mali, d’apporter la moindre aide militaire au sol à son allié français.
A l’époque, on avait expliqué ce lâchage par les solidarités tribales entre les maures mauritaniens et les communautés arabes ou touaregs maliens. Il était difficile, plaidait-on, pour le pauvre Aziz de se battre contre ses frères et cousins. De plus, beaucoup d’Imams en Mauritanie, souvent d’obédience salafiste et financés par l’Arabie Saoudite, avaient pris violemment partie dans les mosquées contre l’intervention française.
Aveuglés par leur vision d’une Mauritanie, « rempart contre le terrorisme », beaucoup dans les entourages gouvernementaux et dans les médias voulaient croire encore à l’agilité tactique du président Aziz, capable d’une main d’abriter une antenne de la DGSE française et de l’autre de caresser dans le sens du poil de la barbe les religieux les plus rétrogrades.
Duplicités mauritaniennes.
Il ne s’agissait pas seulement d’un pacte de non agression, comme certains pays au Sahel ont été tentés d’en passer. Ainsi ll’ex président burkinabé Blaise Campaoré avait pu trouver des arrangements avec certains touaregs extrémistes. Il s’agissait pour ce chef d’Etat roué de préserver une la paix sociale sur un territoire bordé par la Libye et le Nord Mali, tout en agissant comme intermédiaire utile pour ses amis occidentaux frappés par des enlèvements d’otages.
En 2010, le président Aziz allait beaucoup plus loin. Chaque année, prévoit ce pacte du diable, Nouakchott devait verser une somme allant de 10 à 20 millions d’Euros aux petits soldats d’AQMI pour éviter les enlèvements de touriste, une sorte d’assurance vie contre les prises d’otage. Le djihadiste n’a plus besoin de mouiller la chemise pour enlever des étrangers puis négocier la rançon. D’emblée, ce valeureux guerrier est récompensé.
Mais surtout le gouvernement mauritanien s’engage, dans ce même document, à libérer des prisonniers membres du mouvement. Ce qu’il fera en Mai 2013, lorsqu’un des principaux leaders de l’insurrection au Nord Mali et porte parole d’Ansar Dine (allié d’Aqmi), Sanda Ould Boumama, se réfugie en Mauritanie. Après quelques mois de détention, il est libéré en 2015 sans avoir jamais été présenté à la Justice. Quant au chef d’Aqmi en Mauritanie et cousin du président Aziz, El Khadim Ould Semane, il est arrèté en 2008, condamné à mort en 2010 et….toujours en vie.
Dénégations sans surprise
Cité par l’agence Reuter, Haçen Ould Naji, qui était le conseiller juridique du président mauritanien, a démenti l’existence d’un quelconque lien de la Mauritanie avec un tel accord. Il devait préciser que « son pays était contre le versement de rançons ou de financements indirects des terroristes ». Effectivement, il n’a pas tort. Il s’agit bel et bien d’une aide directe et non d’un paiement indirect.
Au Mali, le groupe jihadiste Ansar Dine, protégé donc par le pouvoir mauritanien, annonçait, le 29 Février 2016, la création d’un nouveau media communication pour faire connaitre ses prochaines attaques contre l’ONU et l’armée française. C’est sans doute faute de pouvoir se servir d’un étrange agence de presse mauritanienne, l’ANI, protégée par un militaire proche d’Aziz, et qui ne s’est jamais privé ces dernières années de publier les communiqués de l’ensemble des groupes djihadistes de la région.Cette « agence » au role trouble s’est toujours fait connaître par la proximité constamment entretenue avec les preneurs d’otages de tous poils
Au grand dam notamment des Algériens, lors de la prise d’otages d’In Amenas en janvier 2013. Et sans que la fameuse « communuaté internationale », la France en tète, ne s’en émeuve?