Le silence des autorités françaises et européennes contre des puits de pétrole en Algérie: le lobbying de Total, le géant français dans les hydrocarbures ,a fini par payer.
En plus d’une année, Total a déployé tous ses efforts, en prenant posture d’un groupe de pression, auprès des instances européennes et auprès des médias, en les incitant à ne pas orienter les projecteurs sur le pouvoir algérien en dépit des répressions des militants du hirak et l’emprisonnement de tout leader contestataire.
Bien que le discours du pouvoir, à consommation intérieure, fustige l’ancienne puissance coloniale à travers une nouvelle doxa sortie des terroirs de l’histoire. Le slogan, badissia novembaria, tente de mobiliser une frange de la société nostalgique des années 70, il n’en demeure pas moins que les affaires avec la France vont bon train. Une réalité avérée où le système post Gaid Salah a tourné ses voiles vers l’hexagone à une vitesse en nœuds maximale.
Le replâtrage du système ancien
Dépourvu de toute légitimité, Tebboune tente à travers les marchés du Gaz de se positionner vis-à-vis d’une armée qui tient tous leviers du pouvoir. Il vient de mettre en retraite plus de 14 généraux majors bien avant le 5 juillet, date habituelle des promotions. Comme il vient de remanier un gouvernement dont la durée n’a pas dépassé les 6 mois. Un signe d’instabilité qui ne trompe pas.
En Algérie, le hasard n’a de place que dans les cœurs des croyants. Les politiciens rompus aux pratiques de diversions l’ont bien dompté pour accroitre la durée de survie d’un système en fin de cycle.
Dans le remaniement partiel récemment effectué touche le secteur des hydrocarbures alors que les ministères de souveraineté ont été épargnés. Abdelmadjid Attar, nouveau ministre de l’énergie remplace Mohammed Arkab affecté aux Mines. Il est à rappeler que le supra ministère de l’Energie et des mines a été coupé en deux. La partie Energie englobe Sonatrach, celle des mines devient un ministère autonome contenu des aspirations du pouvoir à exploiter le secteur aurifère, très promoteur dans l’extrême sud du pays.
Le renouvellement pour une durée de trois ans de l’accord de coopération entre Sonatrach et Total tombe à point nommé. L’entreprise algérienne des hydrocarbures fournira le marché français en gaz liquéfié de plus de 2 millions tonnes à l’année. Certaines clauses de l’accord restent floues. Total exige un partenariat global touchant au secteur d’exploration et du traitement où les négociations avec d’autres partenaires (américains, Turcs, et autres) font rage.
« Avec cet accord, Sonatrach confirme sa position de partenaire sûr qui respecte ses engagements et jouit de de crédibilité confirmée dans le marché international de l’énergie » renchérit Monsieur Toufik Hekkar PDG de la Sonatrach. L’accord semble être une aubaine pour la neuvième entreprise mondiale des hydrocarbures touchée récemment par un scandale de corruption dans l’affaire du carburant défectueux avec le marché Libanais dénoncé par la députée Paula Yacoubian.