On compte seulement 137 cas confirmés de coronavirus en Afrique, mais une grande inquiétude gagne les esprits.
«Avec COVID-19 officiellement déclaré pandémie, tous les pays africains doivent agir», a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.
Hormis l’Afrique du Sud et l’Algérie – qui ont des grappes de transmission liées à des cas importés – les cas confirmés de COVID-19 dans la région africaine sont des importations sporadiques en provenance de pays européens, principalement l’Italie, la France, l’Allemagne et l’Espagne.
Une inquiétude grandissante
La presse du continent relais l’inquiétude qui gagne les sociétés africaines. Les Unes sur le coronavirus et l’impréparation des pays face à cette nouvelle menace se multiplient.
En RD-Congo, « le Potentiel » s’interroge lui aussi: « faut-il paniquer une population inoffensive, désarmée, paupérisée et, donc, à la merci de tout virus opportun ? ».
En Côte d’Ivoire, le porte-parole du gouvernement, Sidi Tiémoko Touré, a lancé, le 11 mars, un appel au calme après le premier cas confirmé de coronavirus : « il n’y a pas matière à céder à la panique. ».
Face à la menace d’une contagion rapide du continent, le président sénégalais, Macky Sall, a lui-même demandé, jeudi 12 février, aux pays africains de s’unir : « J’appelle mes collègues africains à agir ensemble. L’Afrique ne doit pas être le nouveau foyer de la maladie. » S’adressant aux Sénégalais, il a ajouté : « Face à la pandémie, j’invite mes compatriotes et les étrangers qui vivent parmi nous à s’approprier les recommandations de l’OMS. Nous devons rester vigilants et prendre le #Coronavirus très au sérieux ».
Des retombées politiques
Au Niger, la grande manifestation de la société civile, des syndicats et de l’opposition prévue demain pour protester contre les détournements de fonds au ministère de la Défense a été interdite… pour cause de coronavirus, ainsi que tous les rassemblements de plus de 1000 personnes, suite au conseil des ministres du 13 mars. Les manifestations du cinquantenaire de la Francophonie ont déjà été annulées.
En Algérie également, l’épidémie a des conséquences politiques importantes. Les mobilisations massives qui ont lieu chaque semainedepuis un an, ont vu nettement réduire leur ampleur hier vendredi.