Selon les révélations du quotidien britannique « The Guardian », l’ex envoyé spécial de l’ONU en Libye, Bernardino Léon, aurait négocié l’avenir de sa carrière avec les Emirats arabes Unis, partie prenante dans le conflit libyen.
L’ex envoyé spécial des Nations Unies en Libye, l’espagnol Bernardino Léon, a-t-il favorisé un camp dans la guerre civile libyenne ? En l’occurrence celui de Tobrouk, opposé aux islamistes de Tripoli ? C’est ce que laisse penser une enquête du quotidien britannique The Guardian. Celui-ci révèle que, dès juin 2015, Bernardino Léon, qui tente alors de constituer un gouvernement d’union nationale, négocie le poste de directeur général d’un important think tank officiel des Emirats arabes unis. Problème : les Emirats, tout comme l’Egypte, soutiennent le camp de Tobrouk et en particulier la milice de Zenten qui combat le camp de Tripoli soutenu, lui, par la Turquie et le Qatar.
Alliance dangereuse
Pour appuyer son propos, le Guardian publie des emails de Bernardino Léon au ministre émirati des Affaires étrangères. Dans un de ces courriels, daté du 31 décembre 2014 et envoyé de son compte personnel, Léon explique que son plan consiste à « casser une alliance très dangereuse » entre les riches commerçants de Misrata et les islamistes qui permettent au camp de Tripoli de se maintenir. Il explique aussi vouloir renforcer le camp de Tobrouk qui ne faisait alors pas le poids ni politiquement, ni financièrement ni militairement face à Tripoli.
Pour se défendre, Bernardino Léon affirme que ces emails ont été manipulés. Il réfute toute accusation de partialité et souligne que la meilleure preuve en est le travail accompli. L’envoyé de l’ONU a pourtant échoué à trouver une solution au conflit libyen.