Les liens privilégiés entre le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et le responsable marocain de la lutte contre le terrorisme, Abdellatif Hammouchi, expliquent la bonne entente qui règne aujourd’hui entre les régimes marocains et américain dans la lutte contre les traffics en tous genres
C’est en constatant un développement du crime organisé latino-américain en Afrique, et ses possibles accointances avec le terrorisme, que le département de justice américain s’est attelé à développer un programme de coopération International. Ainsi, un dialogue est amorcé, au plus haut niveau, avec le Maroc afin de partager les idées et les modes opérationnels de lutte contre ce fléau qui gagne du terrain ses dernières années. Le Royaume chérifien est considéré comme une porte d’entrée vers l’Europe de nombreux trafics, qui démarrent depuis le Sahel ou l’Amérique du sud (cocaine, migrants, blanchissement d’argent sale).
Une visite remarquée
Cette coopération est d’autant plus forte que les liens sont forts et anciens entre le secrétaire d’Etat américain et le principal responsable de la lutte anti terroriste au Maroc, Abdellatif Hammouchi. Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Lorsque Pompeo était à la tète de la CIA, il recevait Hammouchi à Langley au siège du service de renseignement.
En visite officielle au Maroc de décembre dernier, Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, s’est rendu le 5 décembre au siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), à Témara, où l’a reçu Abdellatif Hammouchi, son directeur.
Une démarche peu banale pour un chef de la diplomatie, d’autant que, selon nos informations, cet entretien a duré plus d’une heure, contre vingt minutes seulement pour celui qu’il a eu, le même jour, avec Saadeddine El Otmani, chef islamiste du gouvernement marocain.
Des échanges encore embryonnaires
L’objectif premier des deux pays est d’endiguer le crime organisé au Maroc même même s’il d’agit de le combattre sur un plan beaucoup plus global avec une politique de coopération régionale.
Les échanges d’expériences entre les deux pays sont à un stade embryonnaire. Le Maroc a pris la mesure de l’initiative en désignant le procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère public, Mohamed Abdennabaoui, comme le représentant du Royaume.
Côté Américain, une délégation de procureurs généraux de l’Ouest des États-Unis en visite au Maroc était représentée par Karl Racine, procureur général du District of Columbia (Washington), et Lawrence G. Wasden, procureur général de l’Etat d’Idaho.
Un retour aux années Bush
Le Maroc a fait déjà ses preuves au début des années 2000 dans la coopération dans la politique de Bush fils dans la lutte globale contre le terrorisme.
L’actuelle démarche vise à réduire le crime et couper toute liaison avec le terrorisme au Sahel et en Afrique occidentale. Il est question lors des échanges d’engager un programme de formation et augmenter le volume d’échanges d’informations sécuritaires dans le domaine de trafic de drogue, la traite des êtres humains, la protection des données personnels et le blanchiment d’argent sale. Des réunions d’experts seront programmées afin d’évaluer les expériences et mettre sur pied un programme d’harmonisation des systèmes juridiques respectifs.