L’arrestation, le 2 Décembre, puis la mise en détention, le 13 Décembre, de Brice Fargeon Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet dAli Bongo, a provoqué un séisme au sein du sérail gabonais.
Un récit de Jocksy Ondo Louemba
Au Gabon, la chute du Cartel Brice Laccruche Alihanga a été aussi rapide qu’inattendue; aussi brutale que féroce. Un mois à peine à suffi pour réduire à sa plus simple expression le grand vizir du Gabon nommé par le « Calife », Ali Bongo, sur vive recommandation de son épouse Sylvia Bongo « la régente de Libreville ».
Accusé d’avoir voulu renverser Ali Bongo en se taillant une stature d’homme d’Etat, il a été frappé d’indignité ainsi que tout les membres de son « cartel » et dort désormais en leur compagnie à la Prison Centrale de Libreville sise au quartier Gros Bouquet.
Le Gabon, un pays riche
La chute du « Cartel Brice Lacruche Alihanga » révèle essentiellement quatre ressorts de la vie politique gabonaise.
Le premier est que le Gabon est extrêmement riche et que l’extrême pauvreté imposée à plus de 600.000 Gabonais savamment entretenue par un pouvoir prédateur. Aux arguments fallacieux d’un gouvernement prédateur sur « la crise économique », « la chute du prix du baril » s’opposent ses propres révélations : 2 milliards de Francs CFA dans deux coffres forts chez Brice Fargeon Laccruche Alihanga (pour ne parler que de ça) et plus de 80 milliards de Francs CFA (des centaines de millions d’euros !) détournés par les membres de son cartel. Comment a-t-il pu en tant que « simple » Directeur de Cabinet engranger un si grand pactole ? La réponse est toute trouvée en reprenant les arguments du régime lui-même : « en pillant les ressources du pays ». A-t-il pu le faire seul ? Bien sûr que non ! Qui a bien pu lui permettre cela ? Ali Bongo lui-même qui est soit dit en passant milliardaire en dollars selon Forbes !
La prédation omniprésente
Brice Fargeon Laccruche Alihanga n’aura été rien d’autre qu’un instrument de prédation d’Ali Bongo. La corruption et la gabegie n’ont pas commencé avec Brice Fargeon Laccruche Alihanga et ne prendront pas fin après son rêgne. Les pouvoirs très étendus qu’il a possédés lui ont été accordés par Ali Bongo lui-même ! Mais il s’est retrouvé au cœur d’un système de captation des richesses parallèle tout simplement comme d’autres avant lui.
Dans la chute de Brice Fargeon Lacruche Alihanga, la France a été un peu vite un bouc émissaire. Le vice roi a toujours été soupçonné d’être qu’un envoyé de la France. Ce dernier passait pour un « nouveau colon » envoyé par Paris pour « régenter le Gabon ». Or ce « petit blanc » avait, en dehors d’un court séjour à Marseille, passé toute sa vie au Gabon. Français de naissance mais gabonais à part entière, car parfaitement assimilé, il était un vrai bantou à la peau blanche
Ali Bongo en avait fait son « grand vizir » en concentrant entre ses mains un nombre impressionnant de prérogatives avant de le faire arrêter par la Direction Générale des Recherche placé directement sous ses ordres. Dans ce doossier, la France n’est responsable de rien ,mais Ali Bongo est coupable de tout.
Ali Bongo, seul maitre à bord
Ayant voulu se lancer dans le « grand jeu » en se taillant une stature « d’homme d’Etat » ayant des ambitions pas forcément saines pour son pays et en se donnant les moyens de sa politique par la mise en place de son réseau, « le Cartel Brice Laccruche Alihanga », l’ancien Dircab d’Ali Bongo s’est senti pousser des ailes et avait même pris son envol. Descendu en plein vol par Ali Bongo et son clan, sa chute vertigineuse démontre une chose ultime : Toute volonté d’évolution en dehors du système monarchique de fait au Gabon sera brutalement réprimée.
La chute de l’ambitieux Brice Fargeon Lacruche Alihanga a vu l’accession de Nourredine Bongo au poste de « coordonnateur général des affaires présidentielles » du Gabon. Véritable prince héritier, Nourredine Bongo a la haute main après son père sur les affaires « du royaume du Gabon», il est désormais son bras droit (mais aussi ses jambes !) et son homme de confiance.
Tout est prêt pour que Nourredine Bongo devienne dans un avenir peut être pas si lointain un monarque de pacotille; A l’image de son père.
Omar Bongo, c’était « l’aristocratie du crime », Zli Bongo, lui n’est qu’un « voyou de sous préfecture », pour reprendre les terms utilisés par l’écrivain Gilles Perrault à propos de feu le président Ben Ali