D’après Abla Chérif du « Soir » d’Alger, un journal bien informé, le sort de Abdeslam Bouchouareb, un ancien ministre de l’Industrie de Bouteflika très proche des Français et réfugié au Liban, et Chakib Khelil, l’ex ministre du pétrole lié au président Bouteflika et aux Américains, se trouvent l’un et l’autre entre les mains d’Interpol.
Les deux anciens ministres accusés de blanchiment et de corruption ont fait officiellement l’objet d’un mandat d’arrêt international voici quelques jours. Et si l’opération a pris un certain temps, explique-t-on au « Soir » d’Alger, c’est en raison de la «lenteur des procédures à mettre en œuvre avant d’arriver à lancer un mandat d’arrêt international».
Dans le cas de ces deux anciens hauts responsables, précise le quotidien algérien, il a d’abord fallu passer par la programmation des dossiers, dans une conjoncture où les affaires liées à la lutte anti-corruption se sont accumulées de manière incroyable, et en très peu de temps, puis transmettre des convocations auxquelles les deux mis en cause n’ont pas répondu, deux fois de suite.
L’alibi des justificatifs médicaux
Pour justifier leur absence, ces derniers ont, chacun de son côté, et sur conseil d’experts en matière juridique, transmis des justificatifs. Les prétextes de l’un comme de l’autre se ressemblaient dans le fond puisqu’ils ont, chacun à sa manière, mis en avant des problèmes de santé psychologique les empêchant de voyager. Chakib Khelil a transmis un certificat médical attestant qu’il était suivi pour des soins psychologiques. Ce qu’a fait aussi Abdeslam Bouchouareb mais en poussant plus loin. Celui-ci, nous dit-on, s’est transformé physiquement de manière à être méconnaissable.
Selon le Soir d’Alger, la justice algérienne a réagi en demandant des expertises. A la fin de l’été, des sources proches du dossier ont fait savoir qu’il était question de dépêcher des spécialistes. Plusieurs juristes contactés alors par Le Soir d’Algérie ont estimé les procédés utilisés par les deux anciens ministres comme étant «inutiles dans le fond car ils ne servaient qu’à gagner du temps et retarder une procédure. Un traitement tel que celui qu’ils ont décrit ne peut durer indéfiniment».