Professeur de sociologie à l’université de Nouakchott, Sidi Mohamed Ould Khattary explique à nos confrères et amis du « Calame » que Biram Bah Abeid est « la locimotive » du dialogue national qui devrait avoir lieu après la prise de fonctions du nouveau président Ghazouani
Le Calame – Comment voyez-vous la scène politique actuelle, après l’élection présidentielle du 22 juin 2019 ?
Sidi Mohamed Ould Khattary : J’y constate la naissance d’un nouvel espoir. Fruit d’un ras-le-bol du passé ou d’un rêve d’avenir meilleur ? On dit, en tout cas, que l’espoir fait vivre.
Quelle lecture faites-vous des résultats obtenus par chacun des quatre candidats de l’opposition ?
– Certains sont surprenants, comme ceux de Mohamed ould Mouloud ou de Birame Dah Abeid. Les premiers, par leur faiblesse ; les seconds, par leur importance. Tout comme ceux de Sidi Mohamed ould Boubacar ont déçu et frustré beaucoup, eu égard au nombre et à la qualité de ses soutiens qui en attendaient beaucoup plus.
Pour le reste, pas de surprise ; sauf, peut-être, en ce qui concerne le candidat du pouvoir dont les résultats ne sont guère proportionnels au volume de ceux qui étaient derrière lui, avec, à leur tête, l’Etat, ses moyens et ce qu’il détient d’autorité capable de faire, tout à fois, peur et envie.
On parle beaucoup, ces derniers temps, des prémisses d’un probable dialogue, entre le pouvoir, les candidats de l’opposition et les pôles politiques qui les ont soutenus, dans un climatd’accusations mutuelles. Qu’en est-il vraiment ? Et qui essaie de tromper qui ?
– Ce mouvement est réel et ce qui lui donne la plus grande crédibilité est que le président Birame Dah Abeid en conduit la locomotive, avec volonté, conscience et fermeté.
Quant à la rencontre entre candidat de la CVE, Kane Hamidou Baba, et le Président en fin de mandat, Mohamed ould Abdel Aziz, c’est vrai ment de la pure contradiction avec ce qu’il a déclaré, lorsque le président Birame Dah Abeid a rencontré publiquement l’émissaire du gouvernement.