Le Quai d’Orsay vient de rappeler « vertement » à l’ordre l’ambassadeur français à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor.
La cote de popularité de l’ambassadeur de France en Tunisie, dont le style de vie festif et la visibilité sur les réseaux sociaux irritent plus d’un diplomate, s’est brusquement détériorée auprès de sa hiérarchie à Paris. De bonne source, le diplomate risque de quitter la Tunisie avant la fin de son mandat, qui avait été prolongé d’un an et pour des raisons inconnues sur l’intervention du Président français, Emmanuel Macron.
Olivier Poivre d’Arvor, inconditionnel de Chahed
Nommé à Tunis par François Hollande à la demande de sa compagne, l’actrice Julie Gayet, Olivier Poivre d’Arvor ne compte pas que des amis au Quai d’Orsay. Les fêtes nombreuses qu’il donne dans sa résidence de Lamarsa au mépris parfois des règles de sécurité, sont jugées contre productives dans une Tunisie livrée aux incertitudes politiques et économiques. Ce diplomate très « people » devenu la star de Facebook a heurté également la bonne société tunisienne qui sous ses apparences hospitalières, est très à cheval sur les codes et usages de la culture citadine.
Mais la raison aujourd’hui de la colère de Paris serait, d’après nos confrères de « Maghreb Intelligence’, la trop grande proximité de l’ambassadeur avec le premier ministre Youssef Chahed qu’il n’hésite pas, selon « Jeune Afrique », à qualifier du « Macron tunisien ».
A l’évidence, l’alignement de l’ambassadeur de France sur le locataire de la Kasbah est jugée particulièrement imprudente par la diplomatie française, compte tenu de l’instabilité du pays et des doutes qui règnent sur le scrutin présidentiel de l’automne prochain.
Surtout, ces liens privilégiés du diplomate avec le Premier ministre tunisien a fini par irriter le président Béji Caïd Essebssi qui s’en serait plaint à l’Elysée.