Un certain nombre de personnalités africaines veulent croire à un avenir prometteur pour le continent africain et le proclament dans « Mondafrique ». Une chronique de Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali
A vrai dire, rien n’est jamais perdu quand il s’agit de groupes d’humains, de collectivités ou de nations. A fortiori de continent !
Il est tout aussi vrai que quand on regarde certains chiffres, la situation de notre continent paraît difficile. Nous occupons les dernières places dans la plupart des classements relatif à la richesse, au confort de vie, à l’accès des humains aux facilités offertes par les technologies…Nous ne sommes pas bien classés non plus quand il s’agit de perspectives et de déterminants d’avenir comme l’éducation, la formation, la recherche ou la gouvernance publique.
Mais ces constats étaient vrais pour d’autres il y a quelques décennies, ce qui ne les a pas empêchés de faire mentir les cassandres. L’Afrique pourrait parfaitement faire de même et contribuer à faire de ce 21e siècle celui du continent africain.
L’Afrique, jeunesse du monde
Très rapidement, nous serons la jeunesse du monde et donc sa force vitale et surtout ses ressources innovantes et créatrices. L’orientation des GAFAM vers l’Afrique montre bien cette voie car ce groupe d’entreprises, mieux que quiconque aujourd’hui, sait anticiper. Demain les universités et structures de recherche, grâce à la connectivité, permettront aux jeunes africains de créer, exploiter, développer des produits et services sortis de leur imagination au bénéfice de milliards d’autres individus.
Nous sommes déjà une part de la sève nourricière de l’humanité. Cela s’accroitra, de l’agriculture aux ressources minières en passant par les énergies renouvelables, le Continent en 2050, produira de l’énergie, des aliments, des biens et services que le monde consommera grâce à l’interconnexion très forte que les infrastructures créeront entre nous et les autres, nous redonnant la place géographique centrale qui est naturellement la nôtre sur la planète.
L’Afrique, continent de la spiritualité
La digitalisation croissante des activités humaines, l’essor prodigieux des technologies (bio technologie, nanotechnologie,) rendront aisée la vie matérielle des hommes et permettront à l’humanité de prendre le dessus sur ses craintes majeures (faim, maladie notamment). Cependant, cette aisance croissante créera chez les hommes d’autres besoins, notamment spirituels et émotionnels. L’Afrique est le continent de la spiritualité et le restera. L’Afrique est le continent des émotions et de la préservation de nombreux liens avec le passé. Ces survivances de traditions, de passés et de sens seront demain des actifs qui seront utiles à d’autres. Ce qui nous placera en bonne position à l’échelle de nouvelles valeurs de ce siècle bouleversant.
Demain en rien semblable à aujourd’huiAucune prédiction, aucun oracle de statistique ou de probabilité ne peuvent nous dire ce qu’il en sera. Nous avons donc nos chances.
A nous de savoir les saisir et de nous hisser à la hauteur de l’histoire.
Moussa Mara est un expert-comptable et un homme d’État malien né le 2 mars 1975 à Bamako.
Président du parti Yéléma, créé en juillet 2010, il est candidat a l´élection présidentielle 28 juillet 2013, à 39 ans il est nommé Premier ministre par le président
Ibrahim Boubacar Keïta, devenant ainsi le plus jeune Premier ministres de l’histoire du Mali…Il est aujourd’hui dans l’opposition