Le général Ali Ghediri, retraité de l’armée, est un des premiers à se déclarer candidat aux élections présidentielles d’avril prochain. Avec quelles intentions?
Lorsqu’en 2015, la présidence algérienne, alliée alors avec l’Etat Major de l’Armée, obtient la mise à l’écart du général Mohamed Mediène, dit « Toufik »,, le chef incontesté des services algériens pendant un quart de siècle, la carrière du général Ghediri, va être interrompue. C’est à Toufik en effet qu’il devait ses promotions successives. Puissant directeur alors des personnels au ministère de la Défense, le général Ghediriqui n’a jamais vraiment caché ses ambitions, se voit brutalement placé à la retraite d’office par le président Bouteflika.
En 2018, Ali Ghediri rejoint le mouvement civique « El Mouwatana », né en juin dernier pour demander au Président Bouteflika de se retirer et appeler à des élections transparentes. Pour le compte de qui le général agit? Et avec quelles intentions? Ce qui est certain aujourd’hui est qu’il veuille se présenter aux Présidentielles d’avril prochain.
Le mardi 8 janvier en effet, ce haut gradé a participé à une réunion du mouvement qui s’est tenue au siège du parti l’Union pour le changement et le progrès et qui était présidée par une magistrate, Zoubida Assoul, membre elle aussi du collectif « El Mouwatana ».
La démarche de ce gradé à la retraite est loin de faire l’unanimité au sein du groupe. Le mouvement « El Mouwatana »regroupe des personnalités indépendantes et capables d’affronter la répression du pouvoir actuel, mais venues d’horizon variés. Certaines voient dans la candidature du général Ghediri un des multiples leurres lancés par les amis du général Toufik pour reprendre le contrôle sur la vie politique algérienne.
L’appel à l’Armée
Avec cette candidature aux Présidentielles, on comprend mieux en tout cas les véritables raisons de l’appel récent du général à la retraite Ali Ghediri au vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état major, Ga-id Salah, en lui demandant « d’empêcher les uns et les autres de toucher aux urnes pour frauder et faire passer leur candidat ». Et d’ajouter: « GaId Salah n’est pas sans savoir qu’il est le dernier de sa génération et que l’Histoire est fortement attentive à ce qu’il fait ou fera (…) « .
L’appel de Ali Ghediri à Gaïd Salah en avait surpris plus d’un. Les relations entre les deux hommes sont mauvaises, et depuis longtemps Lorsque le général-major Ali Ghediri avait été mis à la retraite d’office par Abdelaziz Bouteflika voici quelques années, le chef d’état-major de l’armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah avait été soulagé. En effet, Ali Ghediri n’avait eu de cesse de contrer la politique de ce dernier au sein du ministre de la Défense. Lorsque Gaïd Salah tentait des passages en force, Ali Ghediri manifestait ouvertement son désaccord.
Echappée belle à Paris
Voici quelques mois, Mondafrique avait évoqué une démarche d’Ali Ghediri à Paris auprès des Américains. La France reste en effet une base arrière fort utile quand il s’agit pour des personnalités algériennes de rester discrètes. D’après des sources fiables, une réunion tenue secrète a eu lieu à l’ambassade des Etats Unis en France entre les services sécuritaires américains et le général Ali Ghediri, accompagné d’une ancienne ministre. Rien de surprenant dans cette prise de contact pour un homme qui se destine à la Présidence.
Autant d’informations pourtant démenties avec force par l’intéressé. « Je vous mets au défi de donner les preuves de ce que vous avez avancé sur moi. Ayez la noblesse d’âme et le courage, sans lesquels on cesse d’être Homme, de reconnaître que vous vous êtes gouré et qu’on vous a manipulé! Osez! je vous mets encore une fois au défi ».