Les dirigeants de Djibouti qui font l’objet de nombreuses sollicitations de la part des grandes puissances (Chine, Etats-Unis, Golfe) en raison de l’enjeu géopolitique du pays, sont soupçonnés de corruption à Paris par l’ONG française Sherpa
La corruption fait des ravages à Djibouti, un petit pays aux enjeux géopolitiques immenses, qui abrite plusieurs bases militaires appartenant aux Américains et aux Français notamment. On a vu, ces dernier mois s’affronter violemment les Chinois et les Emiratis, soutenus par l’administration Trump, pour le contrôle du port.
Autant de « parrains » étrangers qui convoitent de contrôler la plaque tournante formidable que constitue Djibouti, autant apparemment de propositions financières alléchantes pour l’entourage proche du chef de l’état djiboutien.
Accusations de « détournements de fonds publics »
C’est dans ces conditions que l’ONG française Sherpa, créée par l’avocat William Bourdon, a déposé une plainte le 16 octobre, aux côtés du Collectif européen de la diaspora djiboutienne pour « abus de biens sociaux », « détournement de fonds publics », « abus de confiance » et « corruption d’agents publics étrangers ». Dans cette nouvelle affaire de soupçons de « bien mal acquis », l’avocate de Sherpa, Me Apolline Cagnat, s’interroge sur les conditions d’acquisition, par la famille du président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis dix-neuf ans, d’un patrimoine immobilier important en France et notamment à Paris.
Ces dernières années, des procédures dites de « Biens mal acquis » (BMA) ont été lancées aec un grand retentissement médiatique par Sherpa à l’encontre de dirigeants, anciens ou actuels, de Guinée équatoriale, du Gabon, du Congo-Brazzaville et de Syrie,