L’incompréhension avait débuté entre les deux pays en septembre 2017 lorque douze militants abolitionnistes américains, sur invitation d’une ONG locale, SOS Esclave Mauritanie, devaient séjourner en Mauritanie. A leur arrivée à l’aéroport international de Nouakchott, ils n’avaient pas été autorisés à entrer en territoire mauritanien. Or la délégation, de bon niveau, comprenait Jonathan Jackson, le fils du célèbre leader noir américain Jesse Jackson. Alors que l’ambassade américaine en Mauritanie s’était fendu d’un communiqué regrettant une telle décision, les autorités mauritaniennes avaient fait état d’un « programme de visite non concerté. »
Depuis deux ans, la Mauritanie a fait l’objet d’une vingtaine de rapports provenant de l’ONU ou de grandes ONG internationales condamnant la situation des droits humains dans le pays. Au point que même des membres éminents du parti Républicain s’étaient montrés, ces derniers mois, très critiques contre le régime du président mauritanien Aziz.
Le FMI alerté par les Républicains
En mars 2018, six parlementaires républicains proches de Donald Trump avaient décidé d’en appeler à la Maison Blanche pour condamner un régime qui s’affiche pourtant comme un allié de Washington en Afrique.Ces membres du Congrès ont aussi écrit à Christine Lagarde, chef du FMI, pour lui demander d’arrêter de financer la République islamique de Mauritanie. Cette démarche repose sur une condamnation du président mauritanien Aziz dont le gouvernement est accusé de vol, d’esclavage, de corruption et d’un « odieux bilan des droits de l’homme ».
Cette lettre avait été signée par une poignée de noms qui ont soutenu Trump dès début de son ascension et qui sont tous essentiels pour faire passer ses projets de loi au Congrès. Les six élus sont Mark Meadows, Thomas Garrett, Gus Bilirakis, Jeff Duncan, Lee Zeldin et Scott Perry. Ces trois derniers siègent à la commission des Affaires étrangères, tandis que le premier, Mark Meadows, représentant de la Caroline du Nord, est l’un des amis les plus proches du président. Il préside le Freedom Caucus, un groupe de 40 hommes politiques qui ont les moyens de faire ou défaire une loi.