La France et l’ONU continuent de soutenir un régime centrafricain aux pratiques mafieuses qui exporte ses mercenaires dans les pays voisins.
En Centrafrique, désormais tout est à vendre et à acheter. Les Russes l’ont bien compris qui font leurs courses en toute quiétude. Le clan présidentiel, dont la plupart des membres avaient sévi lors de la présidence Bozize ( 2003-2013) et du premier ministre Touadera ( 2008-2013), ne se contente plus de détourner les recettes fiscales et douanières, il multiplie les contrats de gré à gré et se laisse acheter pour attribuer des concessions, des exclusivités d’exploitation et fermer les yeux sur l’arrivée de sociétés et de « coopérants » à la réputation douteuse.
Ce clan a attribué aux Russes le domaine impérial de Bokassa afin d’y construire une base militaire, sans considération pour le passé et pour la famille Bokassa dont l’un des descendants, Jean-Serge Bokassa, a claqué la porte du gouvernement avec fracas, alors qu’il avait été l’un de ceux qui avaient permis à Faustin Archange Touadera de remporter l’élection présidentielle de février 2016. Tout est à vendre dans ce pays où les armes circulent partout. L’ONU et la France s’interrogent encore pour lever un embargo sur les armes qui n’a plus aucun sens. Les kalachs et autres armes sont quasiment en vente libre en Centrafrique.
Une autocratie kleptomane
Ce pays sans État est devenu un territoire ubuesque que soutient la France et l’Onu, contribuant ainsi à crédibiliser davantage leur politique d’autruche. Les escrocs et repris de justice y sont à l’ aise. Toutefois, l’arrivée massive des Russes a commencé à éveiller de timides soupçons. Pourtant, les noms du clan présidentiel sont connus et sont souvent commentés par les médias internationaux. Ce clan contrôle tout. Les ministres sont écartés des affaires de leur ressort. Le Président Touadera avec son directeur de cabinet, Firmin Ngrebada, signe des accords à l’étranger en l’absence se son ministre des affaires étrangères cantonné dans les utilités. Les membres du gouvernement ignorent à peu près tout des actions présidentielles engageant l’avenir du pays. Il va de soi que l’Assemblée nationale n’est pas consultée. Les députés attendent leurs récompenses financières pour leur vote dans un sens ou dans l’autre. Ils essaient de récupèrer les miettes de la mangeoire.
On ne s’interdit rien à Bangui
Le questeur de l’Assemblée nationale, To-Sah Be-Nza , élu député en 2016, se permet de réclamer, dans les médias, le retour de la justice. C’est le même binational, ancien président du groupe d’amitié centrafrique-France et ancien directeur général financier de la communauté de communes de l’ouest de Guyane, qui a été condamné, le 7 mars 2017, par la Cour d’Appel de Guadeloupe à deux ans de prison dont une année avec sursis et une condamnation financière dans l’affaire des pots-de-vin et marchés truqués de l’ancien ministre Léon Bertrand ancien maire de Saint-Laurent de Maroni en Guyane. L’honorable député centrafricain avait aussi été révoqué, en 2013, de ses fonctions de directeur financier à la mairie de Villeuve-le-roi. En Centrafrique tout est possible. On se souvient que Mondafrique avait révélé que l’ancien champion de tennis, Boris Becker, ruiné et aux multiples condamnations notamment fiscales, avait été nommé personnellement par le président Touadera, sans consulter son ministère des affaires étrangères, représentant de la Centrafrique pour l’humanitaire à Bruxelles.
Les mercenaires, une industrie qui marche
Le Cameroun, le Tchad et la RDC ne cessent d’alerter sur les développements collatéraux de l’anarchie centrafricaine. Le président équato-guineéen a confié récemment à Mondafrique son courroux contre des proches du président centrafricain, dont le fameux Sani Yalo, qui gère notamment le trafic routier avec le Cameroun.
Ce fameux et sulfureux Yalo, qui a ses sanctuaires en France, est l’un des patrons du clan présidentiel. Il est accusé d’avoir mis la main dans le projet de coup d’État contre le président Obiang. Il ne risque rien du président Touadera. Une trentaine de Centrafricains attendent leur jugement à Malabo.
« Tourisme’ centrafricain à Madagascar
Le 22 mai 2018, deux Centrafricains étaient arrêtés à Antananarivo. Venant de Bangui, ils avaient un visa de tourisme. Les autorités malgaches ont trouvé en leur possession tout l’arsenal pour fabriquer des engins explosifs. Il y avait certes le matériel pour cocktail
Molotov, assez utilisé à Madagascar, mais aussi des éléments de gaz butane. A Madagascar, on s’interroge sur un éventuel projet terroriste. Mais que venaient donc faire à Madagascar, ces deux touristes centrafricains….
Il serait temps que l’Occident ouvre les yeux sur ce qui se passe dans l’ancien Oubangui-Chari.
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