Marc Ona Essangui (né le 17 Septembre 1962), est le Président Gabonais de Brainforest crée en 1998. Brainforest est une ONG qui consiste en la Protection de la forêt gabonaise. Marc Ona Essangui milite aussi pour la redistribution de la manne pétrolière, assainissement et transparence des finances publiques… ce militant multicarte est sur tous les fronts.
Classé en 2012 parmi les 50 africains les plus influents du continent par le magazine anglais «The Africa Report» pour son combat en faveur de l’environnement, il reçoit en Mai 2009 le Goldman Environmental Prize, l’équivalent du Prix Nobel pour la défense de l’environnement. Il est dans tous les combats :Protection de la forêt gabonaise, valorisation du patrimoine naturel national, critique des « dépenses excessives » engagées pour les célébrations du quarantième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Bongo, appel pour une meilleure redistribution des richesses pétrolières et gazières du golfe de Guinée : il est sur tous les fronts, mettant ses relations au service des causes qu’il défend. Quelques années auparavant il a réussi à mobiliser la communauté internationale pour obtenir la levée de la suspension d’une vingtaine d’ONG qui avaient critiqué la gestion de la manne issue de l’exploitation des hydrocarbures gabonais. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ou le Secours catholique sont, notamment, montés au créneau.
En 2009 ,Marc Ona avait été jeté en prison avec plusieurs activistes gabonais. Tous étaient accusés de vouloir déstabiliser le gouvernement alors que le président Omar Bongo se mourait. C’et seulement sous la pression internationale, suite notamment à un courrier officiel de la speaker de la Chambre des représentants des Etats-Unis, la démocrate Nancy Pelosi qu’il a été relâché, après une dizaine de jours de cachot dans des conditions sanitaires épouvantables. Il fait partie de cette poignée de militants africains qui, en marge d’une sphère politique largement gangrenée par la corruption, ont décidé de faire bouger leur pays de l’intérieur. Avec l’aide active des ONG du Nord. Marc Ona œuvre aussi au sein de la branche gabonaise de la coalition internationale «Publiez ce que vous payez», qui milite en faveur de la transparence dans le secteur pétrolier Cloué dans un fauteuil roulant depuis l‘âge de 6 ans (à cause d’une polio mal soignée).
Marc Ona décide, au début des années 1990, d’abandonner ses études de psychologie, qui ne le passionnent guère. Il veut ensuite devenir avocat, mais les locaux qui abritent le département de droit de la faculté de Libreville sont inaccessibles aux handicapés. Faute de pouvoir plaider devant les tribunaux, le jeune homme choisit alors une autre façon de défendre les causes auxquelles il croit. Il s’engage dans la vie associative, représentant d’abord les infirmes au Conseil économique et social gabonais. Puis crée, en 1994, l’association Handicap sans frontières, avant d’intégrer le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en tant que consultant du programme Information, éducation, communication (IEC). Depuis, il a fondé, dirigé ou représenté une dizaine d’associations dans son pays, comme Action dignité humaine, Witness, le Collectif national des associations et ONG du Gabon, Brainforest ou encore Publish What You Pay. Avec toujours un seul mot d’ordre : « Fuir les corporatismes au profit des combats citoyens. »
« Mon objectif est simplement de soulever des problèmes de fond, en aucun cas d’accéder à un ministère ou de renverser les institutions. Obtenir un poste pour gagner de l’argent, ce n’est pas mon dada », explique-t-il, renvoyant dos à dos tous les acteurs de l‘échiquier politique gabonais. « 80 % des Togolais n’ont connu qu’une famille au pouvoir, 97 % des Gabonais n’ont connu qu’une famille au pouvoir, en Angola par exemple vous avez 78 %, et la liste est longue. C’est extrêmement grave et dangereux. Le fait qu’il n’y ait pas d’alternance dans ces pays est à l’origine du système de paupérisation qui est en train d’être mis en place. Quand vous regardez cette confiscation de pouvoir et vous regardez le niveau de développement, c’est lié. Je vais vous prendre l’exemple de certains pays anglophones, comme le Ghana. Le Ghana a rompu avec les coups d’Etat, regardez comment ce pays est en train de se développer. » Il est marié et père de trois enfants.