« Pour moi, Ahed Tamimi est synonyme de noblesse face à l’oppression », explique l’artiste Jim Fitzpatrick, peintre du célèbre portrait de Che Guevara.
Qui ne connaît pas ce célèbre portrait de Che Guevara en rouge et noir, peint en 1968 et devenu une image iconique. L’homme derrière ce portrait, l’artiste irlandais Jim Fitzpatrick, a, cinquante ans plus tard, décidé de rendre hommage à une autre figure élevée par certains au rang d’icône de la révolte palestinienne : la jeune Palestinienne Ahed Tamimi.
La nouvelle œuvre de M. Fitzpatrick, disponible gratuitement sur son site, représente Ahed Tamimi portant un drapeau palestinien. Dans le coin inférieur droit de la peinture est écrit « Une vraie Wonder Woman existe » sous le symbole de la célèbre super-héroïne de DC Comics.
Interrogé par l’hebdomadaire américain Newsweek sur ce choix de représenter la jeune fille de 17 ans, icône donc de la lutte contre l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens, M. Fitzpatrick a affirmé qu’il souhaitait apporter, à sa manière, son soutien à Ahed Tamimi.
« Pour moi, Ahed Tamimi est synonyme de noblesse face à l’oppression », a déclaré l’artiste lors de son interview avec l’hebdomadaire américain. Selon lui, « d’où qu’elle tienne son courage, celui-ci résonne dans le monde entier ». « Des voix puissantes demandent son exécution, un ministre a suggéré qu’elle soit incarcérée à perpétuité, souligne Jim Fitzpatrick pour Newsweek. J’ai peur qu’elle ne soit tuée et c’est pour cela que j’ai fait ce dessin ».
Ahed Tamimi, dont le procès devant un tribunal militaire israélien a commencé mardi, est avec sa mère Narimane et sa cousine Nour, l’une des protagonistes d’une vidéo tournée le 15 décembre et devenue virale. On y voit Ahed et Nour Tamimi bousculer deux soldats, puis leur donner des coups de pieds et de poings devant la maison familiale à Nabi Saleh. La jeune Palestinienne est poursuivie par Israël sous douze chefs d’inculpation, non seulement pour les agissements du 15 décembre, mais aussi des faits antérieurs présumés, comme des jets de pierres contre les soldats, des menaces ou sa participation à des « émeutes », Nabi Saleh étant le théâtre fréquent de manifestations contre l’occupation.
La décision de comparer Ahed Tamimi à Wonder Woman n’est pas un anodine. Il s’agit en effet d’une allusion directe au dernier film de DC Comics sur ce personnage, incarné à l’écran par l’actrice d’origine israélienne Gal Gadot. « Gal Gadot était membre de l’armée israélienne et elle a fait des déclarations dans lesquelles elle s’oppose aux droits des Palestiniens », explique Jim Fitzpatrick. « L’héroïne, dans cette histoire, c’est cette enfant », Ahed Tamimi, affirme-t-il.
Le film Wonder Woman avait, en raison du choix de l’artiste et de ses positions, été interdit au Liban et dans la plupart des pays arabes.