Au Mali, les soldats maliens ou étrangers ne sont pas les seuls visés par les djihadistes. Les attaques de civils se multiplient depuis le début de l’année et au moins trois civils ont encore été tués par des engins explosifs, le samedi 24 février 2018.
par Jacques Deveaux pour Geopolis
Est-ce une nouvelle stratégie des terroristes ? Une forme de guerre totale, où personne, militaire ou civil, ne serait à l’abri ?
Deux explosions distinctes dans le nord et le centre du Mali ont touché des civils. La première a eu lieu à Aguelhoc samedi 24 février, près de Kidal. Les victimes sont deux commerçants de Tessalit qui se rendaient à Kidal. Leur véhicule a heurté un engin explosif, peu de temps après avoir quitté Aguelhoc où ils avaient passé la nuit.
Plus au sud, le même jour, dans la région de Mopti, c’est une charrette qui a sauté sur un engin explosif. Là encore, un mort et un blessé sont à déplorer. A chaque fois, les cibles visées paraissent dérisoires. Et dans les deux cas, les explosions sont peut-être accidentelles.
Mais il y a clairement, de la part des terroristes, la volonté de faire pression sur la population, même la plus modeste. Des engins explosifs traînent un peu partout et rendent les déplacements très dangereux. A la mi-janvier, c’est un minibus qui avait sauté sur une mine à Mondoro, encore une fois dans la région de Mopti, près de la frontière burkinabè. Une trentaine de personnes y ont trouvé la mort, dont sept membres d’une même famille.
Quant à l’attaque qui a causé la mort de deux soldats français le 21 février 2018, elle a été revendiquée par le JNIM, Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans. Un mouvement lié à Al Qaïda. Cette fois encore, c’est un engin explosif qui a sauté au passage du véhicule blindé des soldats.
Les engins explosifs improvisés (EEI) sont couramment utilisés dans les guerres dites asymétriques. Ce fut le cas en Afghanistan, puis en Irak contre l’armée américaine. Et dans le cas de déclenchement non contrôlé, la population civile est bien sûr très exposée.
Sur cette même thématique, l’interview du Pr. Issa N’Diaye par Mondafrique :