Le chef d’état major des forces aériennes libyennes n’y va par quatre chemins: « Tout navire repéré dans les eaux libyennes sans notre permission sera la cible de notre aviation ». Sakr al Djarouchi, c’est son nom, s’exprime au nom du gouvernement de Tobrouk (à l’est du pays, près de la frontière égyptienne) reconnu comme le seul légal après les élections de 2014. Lequel gouvernement est très fâché que l’Union européenne ne le reconnaisse pas comme la « seule représentation de la population libyenne » à l’ONU et préfère militer pour un hypothétique accord entre la milice islamiste Fajr Libya, qui contrôle la région de Tripoli, et ce gouvernement de Tobrouk. Si fâché qu’il s’oppose à une résolution onusienne permettant l’intervention de l’armada européenne dans les eaux territoriales libyennes. Le gouvernement de Tobrouk a bombardé deux navires civils: un turc, soupçonné de ravitailler l’Etat Islamique qui contrôle désormais 200km de côtes libyennes, et un pétrolier au large de Syrte.