L’emprisonnement du général Hassan, l’ex patron de la lutte anti-terroriste au sein des services secrets en Algérie (le DRS) qui travaillait régulièrement sur ces dossiers avec les Français, a semé la panique dans les rangs de plusieurs réseaux français en Algérie. Plusieurs lobbies étaient très proches de ce haut gradé du DRS qui était présenté comme le successeur du Général Toufik, le numéro un du DRS depuis le début des années 90. Le général Hassan depuis 2007/2008 s’occuperait d’une cellule de coordination opérationnelle qui surveillait et contrôlait tous les autres services du DRS.
Il avait à son service plus de 2000 hommes. Les agents les plus performants du DRS Algérien. Cette force lui avait procuré une forte influence au sommet du régime algérien. De ce fait, plusieurs milieux d’affaires étrangers traitaient avec lui en Algérie pour décrocher des contrats juteux ou surmonter des difficultés administratives. Dans ce contexte, plusieurs sociétés françaises ont recouru à son aide pour s’implanter en Algérie. Le cas le plus édifiant est celui de la société de Catering et de restauration Cieptal. Le haut gradé du DRS avait porté secours à Ciepital lorsqu’elle avait rencontré des blocages au niveau de la Banque d’Algérie. Le même général Hassan avait été d’une aide très précieuse pour le géant français Lafarge qui a beaucoup investi dans l’industrie du ciment. Lorsque le cimentier français était confronté à des ennuis judiciaires en raison d’une grève de ces travailleurs, c’est le général Hassan qui avait actionné la justice pour qu’elle adopte une décision en sa faveur.
Mais, depuis son arrestation, plusieurs lobbyistes au service des investisseurs français craignent une dégradation de leur business en Algérie. Ces lobbyistes se sont approchés de l’ambassade de France à Alger pour demander au Quai d’Orsay de soutirer des informations à Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires Etrangères algérien, en visite de travail à Paris depuis ce dimanche. Des sources très discrètes proches de la diplomatie algérienne nous ont assuré également que la restructuration du DRS sera au menu des discussions entre Laurent Fabuis et Lamamra. Les Algériens veulent rassurer les français et leur expliquer que les intérêts économiques ne seront pas compromis par les changements en cours dans le plus puissant appareil sécuritaire algérien où les hauts gradés ont tous des connexions avec les milieux des affaires.