Laurent Nunez, ce ministre français de l’Intérieur favorable à un compromis avec Alger

Depuis le 27 juillet 2024, date de la publication sur le site électronique marocain « le Desk » de la lettre du président français Emmanuel Macron au Roi Mohammed VI, àoù il reconnaît la proposition marocaine de l’autonomie du Sahara occidental, a crise entre Alger et Paris n’a jamais eu de répit. En dépit de la médiation proposée par l’Italie, le Qatar, le régime maintient sa posture de refus. Le climat est en train de changer entre les deux pays grace notamment à la nomination au ministère français de l’Intérieur de Laurent Nunez, dont la famille est originaire d’Algérie et qui passe pour un homme de dialogue.

Le contexte politique en Algérie comme en France n’a pas favorisé les retrouvailles franvo algériennes. La lutte au sein des centres décisionnaires du pouvoir algérien entre une présidence fragilisée, un État major de l’armée renforcé, et des services de sécurités noyés dans un cycle d’instabilité caractérisée a nui à un dialogue serein entre Paris et Alger En France, une reconfiguration de l’échiquier politique où la droite LR s’est lancée dans une campagne de confrontation avec Alger pour imposer ses vues sur les question d’immigration, d’insécurité et de l’Islam. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a fait du tryptique des trois « i » un étendard de son champ de bataille.

Le gouvernement Lecornu 2 aspire à tourner la page de la crise. Le départ du ministre de l’intérieur du Bruno Retailleau de la place Beauvau ouvre la voie du dialogue. Son successeur, Laurent Nunez se dit « favorable au dialogue ». D’autant que ce grand flic qui a dirigé la DGSI ne peit être que sensible à l’enterrement de la coopération sécuritaire relancée avec force en 2022 sur l’immigration et le terrorisme alors que les relations entre Paris et Alger étaient au beau fixe.

« Nos relations sur le plan sécuritaire, notamment en matière de terrorisme, ont été réduites à leur plus simple expression, une situation que je regrette ». estimait récemment sur France Info Cécile Berthon, qui a succédé à Laurent Nunez et qui est actuellement la patronne du contre espionnage français . Les expulsions à répétition des agents de la DGSI en poste à Alger dans le cadre de cette coopération témoignent de la gravité de la crise entre les deux pays et des dommages causés en matière de lutte contre le terrorisme.

Des émissaires des deux pays se sont rencontrés ces dernières semaines dans les couloirs de l’ONU.

Tentatives de dégel du président Macron 

Les drames d’un passé commun peuvent servir parfois de moyen de renouer les fils de l’histoire. Ainsi, le 17 Octobre, l’Élysée a dépêché son ambassadeur à Alger pour participer à la commémoration de la répression survenue 64 ans à Paris contre les algériens. C’est sur le pont de Bezons que l’ambassadeur Stéphane Romatet a marqué sa présence représentant l’Etat Français. Ce geste à forte charge symbolique marque une volonté de Paris de relancer le dialogue entre les deux pays.

Le président français souhaite aller de l’avant et parle de vouloir « dépasser la crise » laissant de côté les dossiers de discorde, affaire Boualem Sensal, la limite du personnel diplomatique imposée par Alger, la préférence du blé Russe au français et tant d’autres thématiques. Le ministre de l’intérieur se positionne sur la ligne du président Macron. Issu du milieu sécuritaire et du corps préfectoral, il connaît mieux que qui conque les dossiers de coopération sécuritaire entre Paris et Alger.

Souvent Macron varie

Les recommandations de « fermeté » et de « détermination » lancées par Macron à delui qui était encore son Premier ministre, François Bayrou, durant le mois d’Août passé au souhait de « dépasser la crise » revêt un changement significatif. Ce prompt changement d’orientation dans la relation avec Alger est imposé par de nouvelles donnes au Sahel et notamment au Mali où les poitions des deux pays hostiles à la junte militaire se sont rapprochés.

Le nouveau locataire de la place Beauvau aligne ses arguments avec l’Élysée. « Il n y a pas que le dossier des OQTF dans les relations entre Paris et Alger » souligne le ministre de l’intérieur Laurent Nunez. Il lève le voile sur les intentions non avouées, il y a aussi «  la coopération sécuritaire » qu’il juge « nécessaire ». 

Laurent Nunez, patron de la DGSI, promu place Beauvau