Notre semaine culturelle africaine (3 -10 octobre): l’Afrique littéraire à l’honneur en Italie

De Tunis à Città di Castello, de Nantes à Casablanca, l’Afrique rayonne cette semaine entre festivals, concerts et expositions. Du CaLibro Africa Festival à Dream City, de Tayc au Morocco Mall à l’univers textile d’Otobong Nkanga, sans oublier Nollywood et le cinéma sud-africain, chaque rendez-vous affirme la puissance créative et plurielle d’un continent en mouvement.

CaLibro Festival : l’Afrique littéraire à l’honneur en Italie du 4 au 6 octobre

CaLibro Africa Festival revient du 4 au 6 octobre 2025 à Città di Castello, en Italie, pour célébrer la richesse et la diversité des littératures africaines et afrodescendantes. Trois jours de rencontres, lectures, hommages et ateliers ouverts à tous les publics.

À l’automne 2025, la petite ville italienne de Città di Castello se transforme en carrefour littéraire international avec le retour du CaLibro Africa Festival. Cette édition, attendue du 4 au 6 octobre, place l’Afrique au cœur de sa programmation et fait dialoguer écrivains confirmés, nouvelles voix, lecteurs de tous horizons et curieux venus de toute l’Italie — et au-delà. Organisé par l’association CaLibro en partenariat avec les éditions E/O, l’événement est devenu en quelques années un rendez-vous incontournable pour celles et ceux qui souhaitent explorer la richesse des littératures africaines et afrodescendantes, en français, anglais, italien, et dans bien d’autres langues.

Le festival CaLibro se distingue par son format convivial : pas de défilés de stars ni de discours compassés, mais une série de rencontres accessibles, de lectures publiques, de débats et d’ateliers, ouverts gratuitement à tous jusqu’à épuisement des places. Le choix de Città di Castello, ville médiévale d’Ombrie, confère à la manifestation une atmosphère intime et chaleureuse, loin du tumulte des grandes métropoles culturelles. Les discussions prennent place dans des lieux emblématiques de la ville — théâtres, bibliothèques, librairies, places historiques — invitant le public à la flânerie et à la découverte.

La romancière camerounaise Hemley Boum

Née en 1973, Hemley Boum est une romancière camerounaise d'expression française. En 2010 paraît son premier ouvrage, Le Clan des femmes, qui traite de la polygamie dans un village africain du début du XXᵉ siècle.
Née en 1973, Hemley Boum est une romancière camerounaise d’expression française. En 2010 paraît son premier ouvrage, Le Clan des femmes, qui traite de la polygamie dans un village africain du début du XXᵉ siècle.

Le programme 2025 s’annonce particulièrement riche. Dès le vendredi soir, la romancière camerounaise Hemley Boum inaugure les festivités au Teatro degli Illuminati. Le lendemain, Chiara Piaggio partage son expérience de terrain dans « L’Afrique n’est pas comme ça », tandis qu’un hommage émouvant est rendu à Abasse Ndione, figure de la littérature sénégalaise disparue en 2024. L’après-midi, l’autrice nigériane Noo Saro-Wiwa propose un retour poétique à Transwonderland, alors que la Franco-Comorienne Gaëlle Bélem clôt la journée en dialogue avec Isabella Dalla Ragione autour des mémoires fruitières et des histoires oubliées.

L’écrivain Elgas, venu du Sénégal

Le dimanche, c’est l’écrivain Elgas, venu du Sénégal, qui occupe la scène, suivi d’ateliers pour enfants conçus pour transmettre le goût de la lecture dès le plus jeune âge. En clôture, Mathias Énard, grand nom de la littérature européenne, anime une discussion sur l’Algérie et la mémoire postcoloniale, soulignant la place centrale des passerelles entre les mondes. Au fil du week-end, la programmation multiplie les occasions de croiser écrivains, traducteurs, libraires et amoureux des mots, de découvrir des ouvrages peu diffusés en Europe, et d’échanger avec ceux qui font vivre, sur le continent et en diaspora, la création littéraire africaine contemporaine.

Au-delà des rencontres, CaLibro Africa Festival s’attache à rendre la littérature vivante et accessible : lectures performées, séances de dédicaces, débats sur la place des femmes, la question des langues et des héritages, sans oublier des ateliers jeunesse pensés pour éveiller la curiosité des plus petits. Le festival revendique un ancrage francophone fort, tout en s’ouvrant aux langues africaines, à l’anglais, à l’italien et à la diversité culturelle. On y entendra autant d’histoires intimes que de récits politiques, de fables poétiques que d’essais engagés.

La dimension collective, inclusive et intergénérationnelle du festival lui donne un ton unique : ici, on ne distingue pas les « grands auteurs » des jeunes plumes, chacun est invité à prendre la parole, à partager son regard sur le monde, à questionner la littérature comme espace de résistance, de mémoire, d’invention. CaLibro 2025 sera aussi l’occasion de saluer la mémoire d’Abasse Ndione, dont les livres — traduits et lus bien au-delà du Sénégal — incarnent la vitalité, la créativité et la profondeur des lettres africaines d’aujourd’hui.

Informations pratiques
CaLibro Africa Festival
Lieu : Città di Castello, Ombrie, Italie
Dates : du 4 au 6 octobre 2025
Horaires : selon programme (rencontres et ateliers du matin au soir, voir le détail sur le site)
Accès : centre-ville historique, événements dans les théâtres, bibliothèques et places ; trains directs depuis Florence ou Rome
Tarifs : entrée gratuite à tous les événements (dans la limite des places disponibles)
Renseignements et programme complet : calibrofestival.com

Dream City fait vibrer la médina de Tunis du 3 au 19 octobre

Du 3 au 19 octobre 2025, le festival Dream City investit la médina de Tunis pour sa 10ᵉ édition. Au programme : expositions, performances, concerts et créations in situ, un dialogue vivant entre artistes, habitants et espace urbain, au cœur de la capitale tunisienne.

Tunis se transforme en laboratoire de création avec le retour du festival Dream City, qui fête cette année sa 10ᵉ édition. Du 3 au 19 octobre 2025, la médina devient la scène d’un festival résolument pluridisciplinaire, où se croisent arts visuels, performances, concerts, expositions, ateliers et créations participatives. Organisé par l’association L’Art Rue, Dream City entend « ensemencer la ville » de gestes artistiques qui interrogent la mémoire des lieux, le quotidien urbain, la relation à l’autre et l’imaginaire collectif. Ici, l’art s’invite dans la rue, les cafés, les places, les bâtiments anciens ou désaffectés, et propose une expérience sensorielle qui déplace les frontières du musée.

Depuis sa création, Dream City s’est imposé comme l’un des festivals les plus originaux du monde arabe, grâce à son ancrage local et son ouverture internationale. Chaque édition invite des artistes tunisiens, africains et européens à inventer, in situ, des œuvres conçues pour dialoguer avec le tissu urbain et social de la médina. La programmation 2025 promet une édition foisonnante, traversée par les thèmes de la mémoire, du politique, de l’environnement et de la fête. La diversité des formes — installations immersives, créations sonores, spectacles vivants, vidéos, concerts nocturnes — fait de Dream City un festival total, à la fois pointu et accessible, où la ville tout entière devient le décor et le moteur de l’imagination.

Dès le 3 octobre, la Caserne El Attarine accueille l’installation immersive « Laaroussa Fragment » signée par Selma & Sofiane Ouissi, un duo emblématique de la scène tunisienne, qui réinvente la tradition au contact de la modernité. Mais Dream City ne se limite pas à l’expérience esthétique : il s’agit aussi d’un espace de réflexion et d’échange, où artistes, habitants et visiteurs sont conviés à repenser ensemble la place de l’art dans la cité. La formation à la médiation culturelle, organisée en amont du festival, témoigne de cette volonté de faire du spectateur un acteur à part entière, capable de transmettre et de prolonger le geste artistique dans la vie quotidienne.

La programmation se déploie sur 32 lieux : ruelles labyrinthiques, places animées, palais discrets, cafés populaires, espaces publics et privés s’ouvrent à la création contemporaine. Concerts, performances, expositions, ateliers jeunes publics, projections de films, débats et soirées festives rythment le calendrier pendant plus de deux semaines. Le festival propose aussi « Dream Leyli », une série d’événements nocturnes pour habiter la ville autrement et créer des espaces de convivialité partagée.

À Dream City, chaque œuvre naît de la rencontre avec Tunis : la ville inspire, accueille, résiste parfois, et l’artiste doit composer avec ses contraintes et sa vitalité. Le dialogue entre art et espace public s’enrichit au contact des habitants, des associations, des artisans, des jeunes et des anciens. Dream City défend une vision généreuse et inclusive de la création, loin du spectaculaire, qui invite à l’écoute, au partage et à la co-construction de nouveaux récits urbains.

La dimension africaine et internationale du festival s’affirme à travers la présence d’artistes venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, d’Europe et du Moyen-Orient. Les œuvres, conçues pour Tunis, résonnent avec d’autres contextes urbains, d’autres mémoires, d’autres rêves. Le projet « Suni’a Bisihrika (Made with Your Magic) », dirigé par Tarek Abou El Fetouh, s’inscrit dans ce mouvement de création partagée à l’échelle du continent et au-delà.

Pendant seize jours, Tunis devient un terrain d’expérimentation collective où chaque visiteur, chaque habitant, chaque passant, est invité à rêver, penser et créer la ville de demain.

Informations pratiques
Dream City, du 3 au 19 octobre 2025, dans la médina de Tunis et divers lieux de la ville.
Accès libre à de nombreux événements (certains sur réservation ou à billetterie réduite).
Programme complet, artistes, horaires et cartes : lartrue.org.
Renseignements : lartrue.org

« A Lagos Love Story » illumine Netflix de la magie de Lagos

Sorti en avril 2025 sur Netflix, « A Lagos Love Story » s’impose comme la comédie romantique nigériane de l’année : un film vibrant, mêlant amour, ambitions et défis sociaux, au cœur d’une Lagos moderne, créative et pleine de contrastes.

 

La vitalité de Nollywood s’exporte toujours plus, et « A Lagos Love Story » en est la dernière preuve éclatante. Cette comédie romantique sortie sur Netflix au printemps 2025 réunit tous les ingrédients du genre, tout en offrant un portrait nuancé et attachant de la mégapole nigériane. Réalisé par Naz Onuzo, figure montante du cinéma africain, le film met en scène la jeune et dynamique Promise Quest (interprétée par Jemima Osunde), organisatrice d’événements à la croisée des chemins, confrontée à des défis familiaux et professionnels qui l’obligent à réinventer sa vie, tout en jonglant avec la pression de la réussite à Lagos.

L’intrigue débute alors que Promise doit sauver la maison familiale de la saisie en remboursant une lourde dette : pour y parvenir, elle accepte de monter un festival culturel d’envergure dans la ville. Sur son chemin, elle croise King Kator (Mike Afolarin), star montante de l’Afrobeats, dont la musique et la notoriété bousculent tous ses repères. Leur rencontre donne lieu à une relation aussi intense qu’improbable, faite de séduction, de malentendus, d’épreuves et de petits miracles. Autour d’eux gravite Favour Quest (Susan Pwajok), la sœur de Promise, elle-même prise dans les tourments de la mode, des réseaux sociaux et des choix de vie parfois cornéliens, reflet d’une jeunesse urbaine en quête de repères.

Ce qui frappe dans « A Lagos Love Story », c’est la capacité du film à conjuguer légèreté et réalisme social. La romance ne masque jamais les réalités de la vie à Lagos : galères financières, solidarité familiale, tentations du succès, rêve d’émancipation, le tout rythmé par l’énergie bouillonnante de la ville. On y découvre une Lagos effervescente, foisonnante, entre les embouteillages, les rooftops branchés, les marchés colorés, les studios de musique et les quartiers populaires où chacun cherche à se faire une place. La caméra de Naz Onuzo capte la beauté et les contradictions de cette ville-monde, où le glamour et la précarité, la tradition et la modernité, cohabitent sans cesse.

La bande-son est un atout majeur du film, portée par des morceaux d’Afrobeats entraînants, des balades nostalgiques et des titres de jeunes artistes nigérians qui résonnent bien au-delà du film. Les dialogues, parfois drôles, parfois touchants, donnent de la chair aux personnages et révèlent la diversité linguistique et culturelle de la société nigériane contemporaine. La réalisation accorde aussi une belle place à la mode, à la créativité visuelle et à la force des liens familiaux, dans la lignée du meilleur cinéma populaire africain.

Si certains critiques pointent une narration parfois convenue ou des intrigues secondaires un peu trop nombreuses, la majorité s’accorde à saluer la fraîcheur du film, la justesse de son casting et sa capacité à séduire un large public. #ALagosLoveStory a rapidement fait le buzz sur les réseaux sociaux nigérians, propulsant le film en tête du classement local de Netflix dès sa sortie. Cette réussite confirme l’attrait du public francophone pour les productions africaines de qualité, qui savent renouveler les codes du genre tout en restant fidèles à une réalité ancrée dans le quotidien.

Pour les spectateurs en quête d’évasion, de romance et de découvertes culturelles, « A Lagos Love Story » offre une plongée immersive dans une Afrique jeune, urbaine et inspirante, loin des clichés. À travers les tribulations de Promise et King, le film raconte aussi le rêve d’une génération prête à tout pour s’affirmer, aimer et réussir dans un monde en pleine mutation.

 

Informations pratiques
« A Lagos Love Story », film nigérian de Naz Onuzo
Disponible depuis le 11 avril 2025 sur Netflix
Langue : anglais (sous-titres français disponibles)
Durée : 2h05
Distribution : Jemima Osunde, Mike Afolarin, Susan Pwajok, Uche Montana, Linda Ejiofor
Renseignements et visionnage : netflix.com

 

 L’Afrique du Sud romantique s’invite sur Netflix avec « Semi‑Soeter »

 

Disponible depuis le 20 juin 2025 sur Netflix, « Semi‑Soeter » prolonge la saga culte du cinéma afrikaans. Entre humour, amour et paysages sud-africains, ce film offre un regard moderne et attachant sur la famille, la parentalité et la quête du bonheur.

 

La comédie romantique sud-africaine connaît un renouveau sur Netflix, et « Semi‑Soeter » s’inscrit comme un joli succès du genre. Suite attendue du film « Semi‑Soet » sorti en 2012, ce nouveau volet retrouve le couple iconique Jaci et JP, incarnés par Anel Alexander et Nico Panagio, désormais mariés et plongés dans les défis imprévus de la vie adulte. Le film, réalisé par Joshua Rous et co-écrit par Sandra Vaughn, Anel Alexander et Zandré Coetzer, prolonge la tradition des comédies familiales tout en injectant une bonne dose de modernité, de dérision et de tendresse.

L’intrigue débute alors que Jaci et JP, installés dans la région des vignobles de Stellenbosch, mènent une existence bien réglée : ils ont choisi de ne pas avoir d’enfants et se consacrent pleinement à leur carrière et à leur vie de couple. Mais lorsque Jaci décroche une opportunité professionnelle inespérée auprès d’une grande marque de puériculture, les deux héros se voient contraints de se faire passer pour les « parents parfaits » afin de remporter le contrat. Ce jeu de rôle vire à la comédie de situation, d’autant plus qu’une grossesse surprise vient bouleverser tous leurs plans, tandis qu’un rival tenace se glisse dans les parages pour compliquer la donne.

« Semi‑Soeter » multiplie les rebondissements et les clins d’œil à la vie de couple : les faux-semblants, la complicité, les doutes, les secrets, mais aussi la joie de se redécouvrir à deux et la force du soutien mutuel. Les dialogues, vifs et pleins d’esprit, alternent entre anglais et afrikaans, donnant au film une saveur authentique et résolument locale. Le couple vedette séduit par sa sincérité, sa maladresse parfois touchante, et son cheminement vers une parentalité inattendue, entre rires, larmes et confidences.

La photographie du film met à l’honneur les paysages grandioses de la région du Cap : les vignobles dorés de Stellenbosch, les domaines viticoles élégants comme le Hazendal Wine Estate, et les lumières changeantes des saisons sud-africaines offrent un décor somptueux et apaisant, loin des clichés urbains habituels. L’atmosphère feutrée, les couleurs chaudes et la mise en scène attentive aux détails du quotidien donnent au film un charme indéniable, qui séduira aussi bien les amateurs de romance que les passionnés de voyages.

La réussite de « Semi‑Soeter » tient aussi à la qualité de son casting secondaire : Sandra Vaughn, Louw Venter, Diaan Lawrenson, Neels van Jaarsveld et Hélène Truter apportent chacun leur énergie et leur humour à une galerie de personnages hauts en couleur, entre amis fidèles, famille bienveillante et collègues pleins de surprises. Le film rend hommage au regretté James Alexander, producteur du premier volet, dont l’esprit créatif et l’attachement à la famille planent sur cette suite, en filigrane.

Avec son ton léger, ses quiproquos savoureux et son message universel – le bonheur ne se planifie pas toujours et la famille se réinvente sans cesse – « Semi‑Soeter » s’impose comme un divertissement feel-good, à savourer en couple ou en famille. Le film s’adresse à tous ceux qui ont rêvé de contrôler leur vie, mais qui finissent par accueillir l’imprévu comme un cadeau.

Succès populaire dès sa sortie sur Netflix, « Semi‑Soeter » confirme l’excellente santé du cinéma sud-africain et la place croissante des productions africaines sur les plateformes internationales. Pour les spectateurs francophones, c’est l’occasion de découvrir une Afrique du Sud pleine d’humour, de tendresse et de modernité, loin des idées reçues.

 

Informations pratiques
« Semi‑Soeter », film sud-africain de Joshua Rous
Disponible sur Netflix depuis le 20 juin 2025
Langue : afrikaans (sous-titres français disponibles)
Durée : 1h33
Distribution : Anel Alexander, Nico Panagio, Sandra Vaughn, Louw Venter, Diaan Lawrenson, Neels van Jaarsveld
Tourné dans la région de Stellenbosch et au Hazendal Wine Estate
Renseignements et visionnage : netflix.com

 

 

« I dreamt of you in colours » : l’Afrique d’Otobong Nkanga s’expose à Paris dès le 10 octobre

 

Otobong Nkanga investit le Musée d’Art Moderne de Paris avec « I dreamt of you in colours », une exposition majeure qui interroge identité, mémoire et ressources. L’occasion de découvrir ou redécouvrir l’une des voix les plus puissantes de l’art contemporain africain.

 

À l’automne 2025, le Musée d’Art Moderne de Paris offre sa nef à l’une des artistes majeures de la scène contemporaine : Otobong Nkanga. L’exposition « I dreamt of you in colours », qui se tient du 10 octobre 2025 au 22 février 2026, s’impose comme un événement de la rentrée artistique parisienne, salué dès son annonce par la presse spécialisée et le public. Première grande monographie de l’artiste nigériane en France, l’exposition rassemble installations monumentales, tapisseries, œuvres textiles, photographies et vidéos qui interrogent avec force et poésie les liens entre territoires, ressources naturelles, mémoire et circulation des savoirs.

Née en 1974 à Kano, au Nigeria, formée à Paris puis en Belgique, Otobong Nkanga s’est forgé un langage plastique singulier. À travers ses œuvres, elle explore les traces laissées par l’histoire coloniale, l’extraction minière, l’épuisement des sols et la migration, mais aussi la possibilité de tisser des liens nouveaux entre humains et environnement. Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par une installation immersive faite de pierres, de fibres, de fragments de métal et de tissus suspendus : l’espace devient paysage, invitation à déambuler dans un monde à la fois organique et symbolique, où chaque matériau charrie des mémoires enfouies.

La tapisserie occupe une place centrale dans le parcours. Les grandes pièces tissées de Nkanga mêlent motifs minéraux et figures humaines, réseaux d’eau, racines, végétaux et cartes imaginaires. On y lit la complexité des échanges entre l’homme et la nature, l’histoire individuelle et les traumatismes collectifs, la perte et l’espérance de réparation. En filigrane, l’Afrique apparaît tour à tour comme terre d’extraction et matrice fertile, mémoire blessée et foyer de renaissances. Les œuvres textiles, patiemment tissées à la main, racontent un temps long : celui des cycles naturels, de la transmission, de la résistance silencieuse.

Le fil conducteur du lien et du soin irrigue toute l’exposition. Nkanga imagine le monde comme un immense tissu vivant, chaque fibre portant la mémoire d’un geste, d’un passage, d’une parole. À travers le dessin, la photographie, la performance ou la vidéo, elle interroge la manière dont les ressources — minérales, végétales, humaines — sont extraites, déplacées, transformées, parfois épuisées. Certaines salles plongent le visiteur dans la réalité de l’extraction minière, cette blessure ouverte du continent africain. Fragments de pierres, cartes, photographies et installations sonores racontent la dépossession, la spoliation, mais aussi la résilience, la réappropriation, l’espoir d’un renversement du rapport au monde.

Le parcours est jalonné de moments de lenteur, de rituels discrets. On découvre, à travers des vidéos, l’artiste en action : ramasser des pierres, tresser des fibres, marcher longtemps, porter, assembler, soigner. Ces gestes, modestes et puissants, sont à la fois un hommage aux savoirs ancestraux et une tentative de recoudre ce qui fut déchiré. La dimension performative, essentielle dans l’œuvre de Nkanga, invite à regarder, écouter, toucher, sentir : l’art n’est pas un simple spectacle, mais une expérience partagée, un espace de réparation et de rencontre.

Pensée comme une traversée, l’exposition dialogue avec le lieu, la lumière, les volumes du Musée d’Art Moderne. Elle déploie ses installations, tapisseries, objets collectés, dessins et sons dans une scénographie épurée, propice à la contemplation comme à la réflexion critique. On ressort de « I dreamt of you in colours » ébranlé par la force des œuvres, la beauté des matières, la justesse du propos : l’art d’Otobong Nkanga ouvre une voie sensible pour penser le monde contemporain, ses blessures, mais aussi ses possibles guérisons.

 

Informations pratiques
« I dreamt of you in colours », Otobong Nkanga
Lieu : Musée d’Art Moderne de Paris, 11 avenue du Président Wilson, 75116 Paris
Dates : du 10 octobre 2025 au 22 février 2026
Horaires : ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h (fermé le lundi). Nocturne le jeudi jusqu’à 21h30
Tarifs : 13 € (plein), 11 € (réduit)
Renseignements : mam.paris.fr

 

 

Tayc électrise Casablanca au Morocco Mall le 10 octobre

 

Le 10 octobre 2025, Tayc, star franco-camerounaise du R&B, fait escale à Casablanca pour un concert exceptionnel au Morocco Mall dans le cadre de l’Africa Music Festival. Une soirée qui promet de faire vibrer la scène marocaine au rythme de ses tubes.

 

C’est l’événement musical le plus attendu de l’automne à Casablanca : le chanteur Tayc se produira le 10 octobre 2025 au Morocco Mall, dans le cadre de l’Africa Music Festival. Artiste phare du R&B francophone, Tayc attire des foules sur toute la planète et fédère une génération qui se reconnaît dans la puissance de ses ballades amoureuses autant que dans ses rythmes afropop entraînants. Ce concert, unique au Maroc, s’annonce déjà comme l’un des moments forts de la rentrée culturelle, mêlant ferveur populaire, émotion et énergie contagieuse.

Né à Marseille en 1996 de parents camerounais, Tayc – de son vrai nom Julien Bouadjie – s’est imposé en quelques années comme l’une des figures majeures de la scène musicale française et internationale. Révélé au grand public avec son projet « Nyxia », il explose en 2020 avec l’album « Fleur froide », qui enchaîne les tubes : « Le Temps », « N’y pense plus », « Dis-moi comment », « Comme toi »… Chanteur, danseur et auteur-compositeur, Tayc incarne le renouveau d’un R&B à la française, mâtiné d’influences afro, soul et pop, et porté par une voix chaude, sensuelle et immédiatement reconnaissable.

Sur scène, l’artiste déploie tout son charisme : shows millimétrés, chorégraphies puissantes, interaction directe avec le public… À chaque passage, Tayc s’impose par sa générosité, son aisance scénique, sa capacité à faire danser comme à émouvoir. Son concert à Casablanca ne dérogera pas à la règle. Le Morocco Mall, plus grand centre commercial d’Afrique, devient pour une nuit l’écrin d’un spectacle total où se croisent fans de la première heure, curieux, influenceurs et familles.

Ce choix de Casablanca, ville-carrefour et vitrine de la scène culturelle marocaine, ne doit rien au hasard : l’Africa Music Festival, qui réunit chaque année des artistes venus de tout le continent, célèbre l’ouverture, le dialogue des cultures et la vitalité des musiques africaines. La venue de Tayc s’inscrit dans cette logique de rencontre, de métissage et de rayonnement international. Avec son identité franco-camerounaise assumée, ses collaborations multiples (Dadju, Leto, Christine and the Queens…), Tayc est à la fois enfant de la diaspora et héritier d’une longue tradition musicale africaine, qu’il modernise et universalise.

Au programme de cette soirée événement, le public pourra redécouvrir les plus grands succès de l’artiste, des ballades R&B aux titres festifs qui enflamment les clubs : « Le Temps », « Dodo », « Sans effet », mais aussi ses nouveaux morceaux attendus pour la tournée 2025. L’artiste aime surprendre, inviter des guests, accorder une large place à l’improvisation et à la communion avec la salle. À Casablanca, la promesse est claire : transformer la scène en dancefloor géant, faire vibrer les cœurs et rassembler toutes les générations autour de l’amour de la musique.

Pour la scène musicale marocaine, la venue de Tayc est un signe fort : elle confirme l’attractivité de Casablanca pour les grands noms de la pop et du R&B international, tout en ouvrant la voie à de nouvelles collaborations artistiques entre la France, le Maroc et l’Afrique subsaharienne. L’Africa Music Festival, quant à lui, continue de jouer son rôle de plateforme, révélant la richesse des expressions musicales africaines, du raï à l’afropop, du rap à la chanson traditionnelle.

À quelques jours du concert, l’excitation monte. Les places, disponibles en ligne, partent rapidement, preuve que le phénomène Tayc ne faiblit pas. Les fans espèrent des surprises, des morceaux inédits, des moments d’émotion pure. Pour une nuit, Casablanca deviendra la capitale du R&B africain et francophone, portée par une star qui, à chaque scène, confirme son statut d’artiste incontournable de la décennie.

 

Informations pratiques
Tayc en concert, Africa Music Festival
Lieu : Morocco Mall, Casablanca, Maroc
Date : vendredi 10 octobre 2025
Horaire : 20h30
Tarifs : à partir de 300 MAD (selon la catégorie)
Billetterie : guichet.com
Renseignements : events.ma/hitradio.ma

 

Nantes célèbre la vitalité des littératures africaines du 10 au 12 octobre

 

Le Festival des Littératures Africaines revient à Nantes pour une 10ᵉ édition très attendue du 10 au 12 octobre 2025. Trois jours de rencontres, lectures et débats pour explorer la richesse des voix africaines contemporaines, en plein cœur de la ville.

Nantes s’impose comme un carrefour majeur de la création littéraire africaine. Au fil des ans, la ville s’est forgé une réputation d’ouverture et de curiosité culturelle, accueillant chaque automne auteurs, lecteurs, éditeurs et traducteurs venus célébrer la diversité et la puissance des littératures africaines. Pour sa 10ᵉ édition, du 10 au 12 octobre 2025, le Festival des Littératures Africaines promet un programme dense et fédérateur, pensé comme une invitation à franchir les frontières des langues, des styles et des continents.

À la Maison des Confluences et dans d’autres lieux emblématiques de Nantes, le public pourra assister à une série de rencontres et d’échanges ouverts à tous : grands entretiens, tables rondes, lectures, ateliers jeunesse, performances et séances de dédicaces. L’esprit du festival, c’est avant tout la convivialité : ici, les barrières entre les générations, les langues et les horizons s’effacent, laissant place à la parole, au partage, à la découverte de récits venus du Sénégal, du Cameroun, du Congo, du Maroc, de la Côte d’Ivoire, du Mali et bien au-delà.

Les organisateurs ont fait le choix d’inviter aussi bien des figures majeures des lettres africaines que des auteurs émergents, afin de refléter l’extraordinaire dynamisme d’une scène littéraire en perpétuelle effervescence. Les débats questionnent les grands enjeux contemporains : l’exil et la migration, la place des femmes dans la littérature, les héritages de la colonisation, l’environnement, l’oralité et la transmission. Le festival se distingue par sa capacité à susciter la réflexion sans jamais perdre de vue l’émotion, la beauté du verbe et la force des histoires individuelles.

À travers lectures et performances, le public est invité à explorer la multiplicité des formes et des esthétiques : roman, poésie, théâtre, essai, conte, littérature jeunesse. Des ateliers sont prévus pour les enfants et les adolescents, véritables tremplins pour faire naître de nouvelles passions et transmettre le goût des mots aux jeunes générations. Les rencontres croisées entre auteurs, traducteurs et éditeurs offrent un éclairage précieux sur les coulisses de la création littéraire africaine, ses réseaux, ses défis, ses victoires.

Un autre temps fort du festival réside dans la place accordée à la francophonie : la langue française, trait d’union entre des écrivains venus de tous les horizons, se trouve célébrée, questionnée, parfois bousculée par des expérimentations stylistiques ou des croisements avec les langues locales. Le public nantais, fidèle au rendez-vous, apprécie cette ouverture : ici, la littérature africaine ne se réduit pas à une thématique, mais s’impose comme une force vivante, innovante, en dialogue constant avec le monde.

Le Festival des Littératures Africaines de Nantes, c’est aussi un espace de mémoire et d’engagement : chaque édition rend hommage à des écrivains disparus, fait entendre les voix marginalisées, accueille les débats sur les luttes sociales et politiques qui traversent les sociétés africaines. Les livres présentés abordent aussi bien l’intime que le collectif, le roman de formation que le récit d’aventure, la satire que la poésie du quotidien.

Pour le public, c’est l’occasion unique de rencontrer en personne des auteurs lus parfois depuis l’enfance, d’entendre des textes lus par leurs créateurs, de découvrir de nouveaux talents ou d’échanger sur l’actualité du livre africain en France. La vitalité et la chaleur de ce festival tiennent autant à la générosité des invités qu’à la curiosité d’un public de plus en plus large, venu de Nantes, d’autres régions françaises, mais aussi de l’étranger.

 

Informations pratiques
Festival des Littératures Africaines de Nantes
Lieu : Maison des Confluences et autres lieux à Nantes (adresses précisées dans le programme)
Dates : du 10 au 12 octobre 2025
Horaires : selon programme, rencontres du matin au soir
Tarifs : événements gratuits ou à prix symbolique
Programme, intervenants et renseignements : page Facebook « Festival Brunch Littéraire » et LinkedIn Festival des Littératures Africaines Nantes