Le 3 octobre, le Bataclan accueille un hommage à Abdel Halim Hafez, monument de la chanson arabe. Un événement rare à Paris qui fait dialoguer patrimoine musical du Moyen-Orient et grande salle mythique, au cœur d’une programmation ouverte aux musiques du monde.
Le Bataclan, salle emblématique du 11ᵉ arrondissement parisien, célèbre cette saison ses 160 ans d’histoire. Haut lieu de la vie culturelle parisienne, il a traversé les époques : opérette, rock, musiques actuelles, électro, et aujourd’hui, musiques du monde. Sa programmation d’octobre reflète cette diversité. Le 3 octobre, la scène accueille un hommage à Abdel Halim Hafez, l’un des plus grands chanteurs du monde arabe, surnommé « le rossignol brun ». Né en 1929 à Al-Helwat en Égypte, Abdel Halim Hafez a profondément marqué la chanson arabe du XXᵉ siècle. Figure du romantisme musical égyptien, compositeur, acteur et chef d’orchestre, il a traversé les générations par sa voix poignante, sa présence scénique et sa manière de mêler la tradition classique orientale à des orchestrations modernes, teintées d’influences occidentales et jazz. Proche des plus grands compositeurs égyptiens, comme Mohamed Abdel Wahab et Baligh Hamdi, il a mis en musique les textes de poètes majeurs, chantant l’amour, la nostalgie, la perte ou le patriotisme, autant de thèmes universels qui traversent les frontières.
On ne compte plus ses chansons devenues classiques : « Ahwak », « Zay el Hawa », « Gana el Hawa », « Mawood », « Sawah », toutes reprises lors de fêtes familiales ou célébrations dans tout le monde arabe, et bien au-delà. Artiste voyageur, il a contribué à populariser la chanson arabe sur la scène internationale, avec des passages à Paris, Londres ou New York, s’imposant comme ambassadeur d’une culture en mouvement. Sa vie, souvent marquée par la maladie, forge le mythe : atteint de bilharziose dès l’enfance, il meurt prématurément en 1977, mais ses funérailles au Caire rassemblent des millions de personnes, témoignage de son influence et de l’attachement du public à sa voix.
Le concert du 3 octobre au Bataclan est porté par Amr Ali, chanteur et compositeur égyptien installé en France, accompagné d’un orchestre traditionnel fidèle à l’esprit du Caire des années 60 et 70. Le choix du Bataclan n’a rien d’anodin : fondée en 1865, la salle n’a cessé d’être un carrefour d’influences et de croisements musicaux, accueillant les plus grands artistes internationaux, de Mistinguett à Kendrick Lamar, en passant par Serge Gainsbourg ou Prince. Depuis sa réouverture en 2016, elle s’ouvre encore davantage aux musiques du monde et aux soirées dédiées aux diasporas, s’affirmant comme un trait d’union culturel au cœur de la capitale.
L’hommage à Abdel Halim Hafez promet d’attirer un public bigarré : nostalgiques et mélomanes d’origine arabe, mais aussi curieux, Français ou étrangers, avides de découvrir ou redécouvrir le répertoire d’un artiste dont l’ombre portée irrigue encore la pop orientale, le raï ou la chanson contemporaine. Les concerts-hommages à Abdel Halim restent rares en France, même si son influence est palpable dans les productions modernes. Au programme de la soirée, les plus grands succès du chanteur, revisités par la voix d’Amr Ali et les arrangements d’un orchestre complet, pour une expérience à la fois fidèle et vivante, où la musique devient pont entre les générations et les cultures.
Ce concert s’inscrit dans une dynamique plus large : à Paris, la scène s’ouvre de plus en plus aux musiques arabes et orientales, et le Bataclan, par sa programmation, confirme sa place centrale dans cette évolution. L’hommage à Abdel Halim Hafez en est une preuve éclatante. Il témoigne de la vitalité d’un patrimoine, de sa capacité à rassembler, à susciter l’émotion et à fédérer, au cœur d’une ville cosmopolite.
Pour les amateurs de musique du monde, d’histoire de la chanson ou de grandes voix, le rendez-vous du 3 octobre est une occasion unique de plonger dans l’univers d’Abdel Halim Hafez, poète populaire dont l’héritage continue de résonner sur toutes les scènes. Le Bataclan s’impose une fois encore comme une scène ouverte, un lieu de mémoire et de découvertes.
Informations pratiques
Adresse : Le Bataclan, 50 boulevard Voltaire, 75011 Paris
Accès : Métro Filles du Calvaire (ligne 8), Saint-Ambroise (ligne 9), Oberkampf (lignes 5 et 9)
Horaire : 18h30
Tarifs : à partir de 49,90 € selon la catégorie et la disponibilité
Renseignements et billetterie sur : www.bataclan.fr
