La presse anglophone croit à un Trump tentant de modérer Netanyahou

La parole de Donald Trump ne vaut pas grand-chose et les assurances faites durant ses discours sur les questions internationales sont elles aussi sujettes à caution. La versatilité et l’incohérence décisionnaire croissante du président américain, comme sa récente volte-face sur l’Ukraine vient de le démontrer , n’a cependant pas empêché plusieurs journaux de la presse anglophone – essentiellement américaines- de donner un certain crédit à la dernière « trumperie » en date 

Bruno Philip 

Lz mercredi 24 septembre, le président américain a, selon eux, fait des promesses inédites à des interlocuteurs du monde arabe et proche orientaux, assurant qu’il ferait tout son possible pour que l’état hébreu n’annexe pas la Cisjordanie,  comme le redoutent ces derniers jours les partisans d’une souveraineté palestinienne.

Selon le New York Times (NYT) et le Wall Street Journal (WSJ), Donald Trump aurait fait ces promesses en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenue à  New York cette semaine. Le WSJ s’appuie sur plusieurs  sources « officielles » moyen orientales et américaines pour préciser que le chef de l’exécutif américain « a dit à des responsables arabes et de pays à majorité musulmane qu’il ferait pression sur Israël pour que cette dernière n’annexe pas la Cisjordanie et qu’il soutiendrait par ailleurs le plan américain destiné à mettre un terme à la guerre dans Gaza ». Rappelons que le dit plan américain prévoit l’appel à un cessez-le-feu immédiat, le libération des tous les otages encore emprisonnés dans l’enclave par le Hamas, un retrait graduel israélien et un rôle attribué à des pays arabo-musulmans pour l’administration de Gaza durant la période intérimaire suivant l’arrêt des hostilités.

Le Wall Street Journal, des pressions « molles » sur Netanyahu

Le quotidien de Wall Street Journal (WSJ) remarque que ces déclarations faites lors de meeting privés à l’ONU interviennent au lendemain de la déclaration de reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France et d’autres pays, décisions qui pourraient faire craindre que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne réplique « en décidant l’annexion pure et simple d’une partie ou de tout le territoire cisjordanien ». 

L’un des interlocuteurs arabes contacté par le WSJ a estimé que Donald Trump s’est montré « clair » dans sa volonté de faire pression sur son allié israélien, même si la même source concède que le président américain a « parlé de manière assez vague [sur le sujet] à plusieurs reprises. » Ce qui relativise tout de même le sérieux de telles promesses. Le WSJ remarque d’ailleurs, et à juste titre, que « si Trump intervenait pour bloquer les velléités israéliennes d’annexion, une telle décision serait l’un des rares exemples d’une volonté du président américain d’user de son influence pour forcer la main au gouvernement israélien »….

Pur le NYT, un Trump hostile à la colonisation de la Cisjordanie

De son côté, le New York Times (NYT) s’appuie également sur trois sources , – qu’il décrit comme des personnes « familières des questions proche orientales »- pour annoncer, lui aussi, que le président Trump « ne permettra pas qu’Israël annexe la Cisjordanie occupée ». Le NYT précise le nom des interlocuteurs rencontrés par le milliardaire américain à l’ONU et il s’agit en effet de poids lourds :  le président turc, l’émir du Qatar, le roi de Jordanie , le ministre des affaires étrangères des Emirats Arabes Unis ( EAU), le premier ministre égyptien et d’autres leaders régionaux.

sLe grand quotidien new yorkais en profite pour préciser qu’Emmanuel Macron a révélé à RFI et France 24 que Trump lui avait dit être hostile à l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie lors d’une rencontre à l’ONU mercredi, affirmant même qu’une telle évolution était « contre productive« et que tout cela « n’avait rien à voir avec le Hamas »…

« Un deal sur Gaza est proche »

      Donald Trump

Bref, si l’on ajoute à ces informations quelque peu optimistes -écrites sur la foi de déclarations faites à des leaders du Proche-Orient , et que Donald Trump peut tout aussi renier lors d’un entretien avec Netanyahou- à celles d’un article du quotidien israélien Haaretz citant Trump assurant qu’un « deal sur Gaza est proche » après son entretien avec le président turc Erdogan, peut-être est il possible d’anticiper des développements imprévus ces prochains jours. Avec les précautions d’usage ci dessus rappelées quant à la confiance que l’on peut accorder à un homme prompt à revenir sur ses promesses selon l’humeur du moment.

La popularité du gouvernement libanais, selon le Washington Post

 Voilà une bonne et surprenante nouvelle pour les dirigeants du pays du cèdre. Le Washington Post vient de consacrer un long article à la popularité grandissante du nouveau gouvernement libanais, quelques mois après l’élection d’un nouveau président, l’accord d’un cessez le feu pour le moins fragile avec Israël et le récent refus du Hezbollah de désarmer.

Selon un récent sondage, rapporté par le grand quotidien de la capitale étatsunienne, la confiance accordée au gouvernement libanais s’est en effet accru de 46 % par rapport à l’année dernière. Ce bond en avant est l’un des plus « importants jamais observé en vingt ans depuis que l’institut Gallup effectue des sondages à l’échelle mondiale », écrit le journal qui précise : « Une telle évolution aurait été encore impensable il y a un an. »  Mais aujourd’hui, six Libanais sur dix approuvent la façon dont leur gouvernement mène les affaires du pays et la côte de popularité du président Joseph Aoun est de 81 %, selon des sondages d’opinion effectuées en mai et juin. Le premier ministre Nawaf Salam jouit de son côté d’un soutien de la part de 56 % de ses concitoyens interrogés. Seul bémol à ces réjouissantes nouvelles, les sondeurs n’ont pas pu accéder aux régions contrôles par le Hezbollah, soit 10 % du pays…