Le 22 septembre 2025, 65ème anniversaire de la République du Mali (ex- Soudan français), Bamako n’a pas brûlé, en dépit des prévisions alarmistes. Mais le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda) poursuit une offensive d’envergure à l’intérieur du Mali et du Burkina Faso, qui combine narratif documenté, raids et coordination des sabotages
Depuis trois nuits déjà, les habitants de la capitale découvraient, dans le ciel nocturne, un spectacle de son et lumière, inédit, à la gloire de la junte, de l’armée et du Général Assimi Goïta. La foule des badauds s’extasiait, regards levés au ciel, sous les images furtives blindés, de canons et de portraits du chef de la junte, à la faveur d’une démonstration digne de la Corée du Nord et de la Chine de Mao Zedong. Grâce aux drones civils, feux d’artifice et lasers, le pouvoir central s’assura, pendant quelques heures, les attributs visuels de la puissance.
Par le faste de la démonstration, la robustesse des soldats à fière allure, la diversité de l’arsenal et l’étalage de la force motorisée, ledéfilé de l’accession à la souveraineté confirma, non sans panache, qu’une nation se tient encore debout. La veille, Goïta, que l’Office de radiotélévision du Mali (Ortm) désigne par la fonction de Président de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes), prononçait une allocution solennelle. De sa voix de soldat timide, il égrenait un programme de réformes globales, comme si lui et ses pairs de la Fédération allaient perdurer un an de plus, jusqu’à la prochaine commémoration.
Pourtant, hors de l’espace-temps festif, une autre réalité prévaut et accélère son incoercible dynamique de sape, à travers l’Aes.
1. A l’occasion d’une communication du 22 septembre, le Gsim se félicite de la « prise totale » de 2 postes militaires à Banena, cercle de Tominian, près de Ségou. L’opération accentue la pression sur le centre du pays.
2. Le 21 septembre, le long de la route reliant Bougouni à Sikasso (sud), la Katiba Macina continue de faire exploser des vecteurs de stockage de carburant, immobilisées depuis une semaine, en provenance de la Côte d’Ivoire. 2 chauffeurs et 1 apprenti, les 3 de nationalité ivoirienne sont abattus. Les autres, blessés, parviennent à s’enfuir. Les insurgéstransmettent des ordres par Talkie-walkie et se servent de la végétation dense de la saison des pluies, pour contrôler les axes de circulation. Ils semblent ne plus rencontrer de véritable résistance dans les profondeurs de l’hinterland.
3. Un film du Gsim, diffusé le 21 septembre, montre 61 soldats maliens et burkinabés captifs, dont certains détenus depuis plusieurs années. Selon les ravisseurs, le nombre ne représente qu’une partie de ses prisonniers. Les otages paraissent jouir d’une bonne santé.
4. Le 20 septembre, 10 camions-citernes d’hydrocarbures sont incendiés à proximité de Bamako. Le lendemain, le gouverneur de la région de Mopti confesse « une baisse drastique des quantités d’essence et de gas-oil disponibles au niveau des stations-service et autres vendeurs agréés… », d’où la spéculation dénoncée dans le même communiqué. La veille, le gouvernement refusait de reconnaître la pénurie en cours.
5. Toujours, le 20 septembre, le Gsim revendiquait l’assautcontre un convoi de l’armée burkinabè entre Soudoukouri et Fadangourma (Est du pays).
Liens
21-22 septembre
Vidéo Discours : https://www.youtube.com/watch?
Vidéo son et lumières : https://www.facebook.com/
Vidéo attaque postes militaires Banena :
Vidéos destruction citernes route Sikasso-Bougouni :
21 septembre
Le Mali s’effondre lentement, mais Bamako résiste encore