Habitants de la localité rurale de Solhan, quelques centaines de jeunes adultes, locuteurs du Fufuldé (dérivé local de la langue peuhle), manifestaient, le 20 septembre 2025, pour exiger, du pouvoir central, la levée des restrictions d’approvisionnement que les jihadistes imposent, à l’Est du pays, depuis le début de leur offensive de la mousson, en juillet dernier.
Un article de « Veille Sahélienne »
Des pancartes brandies le long d’une route en rase campagne portaient les slogans : « Solhan a faim » et « Secourez Solhan, dans les 24 heures ».
Solhan abrite une base militaire mais subit des tentatives d’asphyxie, provenant de deux fronts :
– Au sud, l’encerclement par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda).
– Au nord, le harcèlement constant des combattants de la franchise Sahel de l’État islamique (Eis).
Comme au Mali voisin et dans l’ouest du Niger, la fréquence des attaques sur les axes de ravitaillement et leur mobilité au cœur de territoires vastes entravent la capacité des troupes régulières (Fds), à acheminer des vivres et des médicaments, d’où le risque d’une famine imminente alors que le déficit de sécurité laisse, en friche, quantité de terres arables. Au-delà de Solhan, tout l’espace Liptako-Gourma, au croisement des trois frontières de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes) glisse, progressivement, sous l’emprise de l’islamisme armée.
Les sources locales de Veille sahélienne rapportent que l’embargo intermittent a entraîné la flambée des prix des produits de première nécessité et une pénurie aiguë de nourriture et de produits pharmaceutiques.
Vidéo de la marche foraine : https://t.me/veillesah/205