La semaine culturelle (19/26 Septembre): la Bellevilloise à l’honneur

Des galeries de Paris aux clubs de Montréal, des ateliers de Londres aux festivals de Harrisburg ou Gitega, la créativité africaine s’affiche cette semaine sur tous les fronts. Entre expositions inédites, cinéma engagé, performances, concerts et ateliers participatifs, l’Afrique contemporaine et ses diasporas donnent le ton, bousculant frontières et clichés. Qu’il s’agisse d’honorer la mémoire noire à la Royal Academy de Londres, de faire vibrer le Marais parisien avec l’énergie brute de Kura Shomali, d’électriser Montréal avec le groove de Kirá ou d’ouvrir des espaces de dialogue et de transmission à Londres, chaque rendez-vous réinvente le récit d’un continent pluriel, moderne et résolument inspirant.

Le Africa Centre célèbre l’afro-méditerranée à Londres les 19 et 20 septembre

Le Africa Centre de Londres ouvre la saison avec deux événements singuliers, les 19 et 20 septembre : une immersion dans les récits afro-méditerranéens et un atelier de quilting participatif, où histoire et créativité se conjuguent au présent.

Londres, à la veille de l’automne, se prépare à vibrer au rythme des cultures croisées. Les 19 et 20 septembre, le Africa Centre, institution emblématique de la capitale britannique, invite à deux journées sous le signe du dialogue, de la mémoire et de la création collective. Ici, chaque rencontre devient un pont entre continents, générations et disciplines : entre exposition, performance et atelier, le centre explore la vitalité des liens tissés entre l’Afrique, la Méditerranée et leurs diasporas.

Le 19 septembre, la soirée « Diaspora Wonderland : Afro-Mediterranean Narratives » donne le ton. Ce n’est pas seulement une exposition : c’est un espace vivant où récit, mode, design et performance se répondent. Au fil du parcours, les visiteurs plongent dans les histoires multiples des Afriques méditerranéennes : migrations, échanges, métissages, héritages parfois blessés mais toujours créatifs. Les artistes, issus de la diaspora ou natifs des deux rives, mêlent installations, objets de mode, textes et happenings pour révéler la force des circulations culturelles. On découvre autant de fragments de vie que de projets d’avenir : tissus teints à la main, vêtements hybrides, performances orales, images projetées. Le Africa Centre se transforme en carrefour d’imaginaires, où la Méditerranée n’est plus une frontière mais une matrice, un espace de dialogue et d’innovation. L’atmosphère est conviviale, les débats spontanés, la célébration joyeuse, entre découverte artistique et moments de partage autour d’un verre.

Le lendemain, place à l’action collective avec le « Knotted Quilt Workshop » animé par William Rhodes. Plus qu’un simple atelier de patchwork, cet événement invite chacun à prendre part à une œuvre textile collaborative, reflet des histoires de migration, de famille et de résilience qui traversent les diasporas africaines. Chacun crée son carré de tissu, y glisse un motif, un symbole, une anecdote : au fil des heures, les pièces s’assemblent, composant une grande fresque cousue, vivante et mouvante, miroir des identités en construction. William Rhodes, artiste et pédagogue reconnu, accompagne les participants dans ce voyage sensible où le geste de coudre devient acte de mémoire et de transmission. Pour beaucoup, c’est l’occasion de renouer avec des savoir-faire anciens, de raconter une histoire autrement ou de rencontrer des voix venues d’ailleurs, le temps d’un atelier bienveillant et inclusif.

Avec ces deux rendez-vous, le Africa Centre réaffirme sa vocation : être un lieu d’échange, de création et de réflexion, ouvert à toutes les trajectoires. Au cœur de Londres, la diaspora africaine et méditerranéenne s’y raconte, se réinvente et tisse, jour après jour, la toile vivante d’une identité plurielle. Deux jours pour célébrer la richesse des parcours, le pouvoir du collectif et l’art comme langage universel.

Informations pratiques

Diaspora Wonderland : Afro-Mediterranean Narratives
19 septembre, The Africa Centre, 66 Great Suffolk Street, London SE1 0BL
Exposition, performances, mode et design
Entrée libre, plus d’infos sur africacentre.org.uk
 Knotted Quilt Workshop with William Rhodes
20 septembre, The Africa Centre, même adresse
Atelier de quilting communautaire, sur inscription (places limitées)
Détails et réservations sur africacentre.org.uk
Accès : Métro Southwark/London Bridge

Burning débarque à Paris les 20 et 21 septembre !

À Paris, le festival Burning revient les 20 et 21 septembre 2025 à La Bellevilloise. Deux jours de concerts, expositions et performances mêlant musique afro, art, stand-up et esprit militant. Un rendez-vous inclusif et festif, entre fête et engagement.

Féministe, pluridisciplinaire, festif, radicalement inclusif : le festival Burning investit La Bellevilloise, à Paris, le temps d’un week-end électrique les 20 et 21 septembre 2025. L’événement, né sous le nom de Burning Womxn, entend faire de la capitale le théâtre d’un laboratoire artistique afro, queer et militant. À l’heure où la scène afro-caribéenne explose dans les musiques du monde, Burning se démarque en associant création contemporaine, esprit d’ouverture et engagement social, le tout dans une ambiance de fête revendiquée.

Dès le samedi après-midi, le public découvre un festival pensé comme une mosaïque : concerts live, DJ sets, expositions, performances, stand-up, ateliers, talks engagés, marketplace de créateur·ices et même espace tatouage. Tout, dans la programmation, vise à faire émerger de nouveaux récits autour des cultures afro et des minorités de genre. Le mot d’ordre : donner la voix, la scène et la lumière aux artistes femmes, personnes queer et afrodescendantes. Côté musique, la sélection fait la part belle à la diversité et à la scène montante. La chanteuse anglo-congolaise Mysie, le duo électronique Iris2000, la productrice franco-sénégalaise Crenoka, les beats de Güner Künier, ou encore les sets fiévreux de DJ Louise Petrouchka, Paloma Colombe et du collectif Misantropical : chaque artiste apporte sa vibration unique, entre rythmes africains revisités, soul, pop, électro ou afrobeat. La nuit du samedi se prolonge jusqu’à l’aube, transformant La Bellevilloise en dancefloor aux influences plurielles.

Mais Burning ne se limite pas à la fête. Le festival consacre une large place aux arts visuels avec une exposition collective : photos, installations, œuvres hybrides de Flore Faucheux, Camille Gharbi, Francesca Hummler, Hélène Mastrandréas ou encore Oriane Robaldo. Sur les murs comme sur scène, la créativité féminine et queer se conjugue au pluriel, interrogeant les représentations du corps, de l’identité et des diasporas africaines.

Sur la scène performance, place à l’énergie et à la parole. Entre deux concerts, on assiste à des happenings, du stand-up (avec Amandine Lourdel, Luciole de Feu, Camille Giry), des lectures, ou encore des battles artistiques où les frontières entre genres, origines et disciplines s’effacent. Plusieurs ateliers rythment aussi le week-end, dont un espace tatouage éphémère, véritable micro-monde d’expression corporelle, où l’on vient s’encrer un souvenir ou un slogan. Les talks, eux, offrent une respiration réflexive dans la fête. « Contouring the Patriarchy », « Protect the Dolls » ou « TransLOVE : l’amour transitionne-t-il ? » sont autant de débats qui questionnent les normes du genre, la place des personnes trans, les luttes afro-féministes ou les nouveaux visages du couple. Le festival défend une vision politique de la fête : s’amuser, oui, mais sans oublier de bousculer les codes.

Marché de créateur·ices, stands de mode éthique, micro-éditeurs, workshops DIY : Burning est aussi une vitrine de l’entrepreneuriat culturel afro-queer. On y croise autant de nouveaux labels, artistes textiles, illustratrices, que de collectifs militants venus échanger idées, créations et sourires. L’ambiance est bienveillante, éclectique, joyeusement politique. Pour beaucoup, c’est aussi un espace de rencontres et d’affirmation où l’on se sent légitime, quelle que soit son histoire.

À rebours des festivals formatés, Burning invente un nouvel art de célébrer les cultures afrodescendantes, en invitant le public à vivre la fête comme un manifeste. On en ressort galvanisé, l’esprit ouvert, le sourire sur les lèvres et peut-être, pourquoi pas, un tatouage sur la peau.

Informations pratiques

Dates : samedi 20 et dimanche 21 septembre 2025
Lieu : La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, 75020 Paris
 Horaires : samedi 13h-5h30, dimanche après-midi et soirée
Tarifs : prévente dès 14 €, sur place 19 €

Billetterie : burning-collectif.com
Accès : Métro Gambetta, Ménilmontant, bus 26/96
Instagram : @burning.collectif

Kerry James Marshall célèbre la mémoire noire à Londres dès le 20 septembre

La Royal Academy of Arts de Londres accueille, du 20 septembre au 18 janvier, une rétrospective majeure de Kerry James Marshall. L’artiste américain y célèbre l’histoire afro-américaine à travers soixante-dix œuvres puissantes, alliant mémoire collective, peinture monumentale et imaginaire vibrant.

Londres s’apprête à vivre un événement artistique d’envergure. Du 20 septembre 2025 au 18 janvier 2026, la Royal Academy of Arts consacre une exposition exceptionnelle à Kerry James Marshall, figure incontournable de la peinture contemporaine américaine. Baptisée The Histories, cette rétrospective – la plus grande jamais organisée en Europe pour l’artiste – réunit plus de quarante ans de création, offrant un panorama unique sur une œuvre engagée qui n’a cessé de réinventer les codes de la représentation noire dans l’histoire de l’art.

Né en 1955 à Birmingham, Alabama, et élevé à Los Angeles, Marshall a grandi dans le sillage du mouvement des droits civiques. Son parcours marque son travail : à la croisée de la peinture classique et du récit populaire, il a imposé la présence noire au cœur de la toile, là où l’histoire officielle l’avait longtemps reléguée à la marge ou à l’invisible. Pour lui, chaque tableau est un acte de mémoire, un geste politique et poétique à la fois. L’exposition londonienne en fait la démonstration éclatante : on y retrouve ses grands formats, peuplés de figures puissantes et dignes, scènes de la vie quotidienne, salons de coiffure, parcs publics, familles réunies. Les références à la tradition picturale occidentale abondent : compositions rappelant Manet ou Velázquez, jeux d’ombres et de lumière, mise en scène digne des maîtres anciens. Mais ici, les protagonistes sont noirs, magnifiés, porteurs d’une histoire trop souvent oubliée ou niée.

Parmi les œuvres phares présentées, Knowledge and Wonder (1995) fascine par sa démesure : jamais prêté hors des États-Unis jusqu’à présent, ce tableau monumental condense la démarche de Marshall : entre hommage et contestation, il revisite la « history painting » pour mieux en souligner les angles morts. School of Beauty, School of Culture (2012), autre pièce maîtresse, fait du salon de coiffure un haut lieu de la culture noire américaine, un décor foisonnant de détails et de références, où l’art devient à la fois célébration et manifeste. Plus inédit encore, la Royal Academy dévoile huit nouvelles peintures spécialement créées pour l’exposition. Marshall s’y penche sur des épisodes méconnus de l’histoire africaine, la traite transatlantique ou la diaspora, élargissant encore la portée universelle de sa réflexion.

Tout au long du parcours, l’artiste interroge : qui décide de ce qui mérite d’être peint ? Quelles figures, quelles scènes, quels souvenirs façonnent la mémoire collective ? Marshall ne répond pas, il propose : en multipliant les portraits, les scènes de vie, les regards directs, il offre une vision riche, nuancée, profondément humaine de la condition afro-américaine, mais aussi de la manière dont les sociétés racontent et transmettent leur histoire. Plus de soixante-dix œuvres jalonnent l’exposition, entre peintures, dessins, gravures et sculptures. Chaque salle fait dialoguer le passé et le présent, la tradition occidentale et l’héritage africain, la réalité sociale et la puissance de l’imaginaire.

À travers The Histories, Kerry James Marshall livre bien plus qu’une rétrospective : il propose une réécriture audacieuse de l’histoire de l’art, où chaque visage, chaque geste, chaque décor compte. Londres célèbre ainsi un créateur qui, loin des effets de mode, s’impose comme l’un des plus grands narrateurs visuels de notre temps.

Informations pratiques

Dates : du 20 septembre 2025 au 18 janvier 2026
Lieu : Royal Academy of Arts, Burlington House, Piccadilly, Londres W1J 0BD
Billetterie et horaires : royalacademy.org.uk
Tarifs : à partir de £22 (plein tarif), tarifs réduits disponibles
Accès : Métro Piccadilly Circus ou Green Park

African Cultural Festival enflamme Harrisburg du 19 au 21 septembre

Harrisburg se prépare à vibrer au rythme du continent africain lors de l’African Cultural Festival. Mode, musique, artisanat, saveurs et conférences promettent trois jours d’échanges intenses, d’énergie créative et de découverte des cultures africaines et de leur diaspora.

La capitale de la Pennsylvanie s’apprête à changer de tempo et de couleurs : pendant trois jours, du 19 au 21 septembre, l’African Cultural Festival s’empare de Harrisburg et y diffuse une énergie rare. Bien plus qu’une simple manifestation culturelle, cet événement a su s’imposer comme une fête de la diversité, du dialogue et de l’innovation, offrant à tous les publics une plongée sensorielle dans la richesse de l’Afrique et de ses diasporas. Dans l’atmosphère chaleureuse de City Island, tout s’accorde pour faire vibrer la ville : des défilés de mode éclatants aux rythmes endiablés des concerts, en passant par la découverte des saveurs et la réflexion autour des grands enjeux contemporains du continent.

Dès la soirée d’ouverture, le festival affirme son ambition : faire rayonner la créativité africaine. Le Fashion Show Africa Steeze, véritable explosion de couleurs et d’élégance, lance les festivités. Sur le podium, les tissus wax et les broderies traditionnelles se mêlent aux lignes urbaines et inventives de jeunes stylistes, venus raconter à leur façon une Afrique plurielle et cosmopolite. Ce défilé est plus qu’une vitrine : il incarne la vitalité d’une mode africaine qui, sans rien renier de ses racines, ose réinventer le présent et le futur. Le public, transporté, applaudit autant le talent que la symbolique de cette créativité.

Tout au long du festival, le marché artisanal se révèle être le cœur palpitant de la manifestation. On y découvre, dans une ambiance de souk africain, une profusion d’objets : bijoux ethniques, sculptures, tissus, accessoires de mode, cosmétiques naturels et spécialités culinaires côtoient œuvres d’art et livres venus du continent. Ici, chaque exposant raconte une histoire, partage des techniques ancestrales ou des innovations contemporaines, échange des sourires et initie les visiteurs aux secrets d’une Afrique créative, ingénieuse et solidaire. Les ateliers participatifs attirent aussi bien les familles que les curieux : on y apprend à nouer un pagne, à préparer un mafé ou à jouer du djembé dans une atmosphère conviviale.

La musique est omniprésente : sur la grande scène ou en plein air, les concerts s’enchaînent, brassant tous les genres. De l’afrobeat nigérian à la rumba congolaise, du highlife ghanéen au gospel, des groupes locaux côtoient des artistes invités venus de la diaspora. Les danses traditionnelles croisent les sonorités urbaines, réveillant la ville et rassemblant le public dans une transe collective. Ici, la fête n’est jamais loin de l’émotion, et l’on retrouve le pouvoir universel de la musique africaine : celui d’unir, de faire danser, de consoler ou d’éveiller.

Mais le festival ne se contente pas de divertir : il invite à la réflexion. Autour de tables rondes, de forums et de conférences, chercheurs, entrepreneurs, artistes et membres de la diaspora partagent leurs expériences et décryptent les grandes tendances d’aujourd’hui : innovation, entrepreneuriat, migrations, transmission des langues, environnement, ou encore les défis de la jeunesse africaine.

À la tombée de la nuit, contes, projections et danses collectives prolongent la magie. Pour petits et grands, pour les curieux comme pour les nostalgiques, l’African Cultural Festival est bien plus qu’un rendez-vous annuel : c’est une promesse d’ouverture et de métissage, un hommage vibrant à la richesse d’un continent qui inspire.

Informations pratiques :

Dates : du 19 au 21 septembre 2025
Lieu : Festival Center, City Island, Harrisburg, PA
Entrée gratuite. Programme, intervenants et horaires détaillés sur africanculturalfest.com

Impakt Film Festival fait vibrer Gitega du 22 au 26 septembre

Gitega, capitale du Burundi, devient le cœur battant du cinéma africain engagé avec l’Impakt Film Festival. Projections, débats et rencontres y célèbrent la créativité des cinéastes du continent, dans une ambiance à la fois festive, critique et fraternelle.

En septembre, la capitale burundaise se mue en véritable laboratoire d’images, de mots et de regards : du 22 au 26 septembre, l’Impakt Film Festival investit Gitega et fait résonner les voix du cinéma africain contemporain. Bien plus qu’une simple sélection de films, l’événement s’impose comme un espace de réflexion collective, un lieu d’échange où la jeunesse, les créateurs et le public peuvent confronter leurs idées, interroger leur époque et inventer ensemble de nouveaux récits. Dans un pays où la parole est parfois contrainte, ce rendez-vous annuel offre un souffle d’audace et de liberté.

Depuis ses débuts, l’Impakt Film Festival a pour ambition d’être une vitrine de la diversité africaine, mais aussi un miroir des préoccupations sociales, politiques et culturelles qui traversent le continent. Chaque édition propose un panorama de fictions, de documentaires et de courts métrages, où se croisent des cinéastes confirmés et de jeunes talents prometteurs. La programmation, volontairement éclectique, fait la part belle à la création burundaise, mais accueille aussi des œuvres venues du Sénégal, du Rwanda, de la République démocratique du Congo, de l’Afrique du Sud, du Cameroun ou encore du Maghreb. Ces films, souvent inédits, témoignent d’une vitalité artistique impressionnante et d’un engagement sans faille pour les causes qui traversent l’Afrique d’aujourd’hui.

Ce qui fait la singularité de l’Impakt Film Festival, c’est avant tout la force de ses thématiques : droits humains, justice sociale, mémoire, environnement, identités, migrations, place des femmes ou de la jeunesse… Chaque projection devient prétexte à un débat ouvert, à une prise de parole. Les cinéastes viennent dialoguer avec le public, partager la genèse de leurs œuvres, débattre, parfois s’opposer : dans les salles obscures ou sous les étoiles, la magie du cinéma se double d’une dimension citoyenne. On y parle de la vie, de l’exil, des blessures de l’histoire, de l’espoir, de la capacité de l’Afrique à se réinventer, toujours.

Le festival ne se limite pas aux projections. Il investit la ville à travers des ateliers, des masterclasses, des rencontres professionnelles et des initiatives de formation pour les jeunes burundais. Ces moments de transmission permettent à une nouvelle génération de s’approprier le langage du cinéma, de découvrir les métiers de l’image, de s’exprimer avec une liberté rare. Dans les rues de Gitega, les affiches et les débats font vibrer la cité, rappellent que l’art peut être une arme pacifique, un instrument de dialogue, un outil d’émancipation.

L’ambiance, elle, est à la fois studieuse et festive : on y croise des étudiants, des journalistes, des passionnés de culture, des familles venues découvrir une histoire, des activistes, des curieux. Les soirées de clôture, ponctuées de concerts, de performances et de remises de prix, célèbrent le talent et le courage de celles et ceux qui osent raconter leur réalité, sans détours ni faux-semblants. Certains films sont récompensés, d’autres repartent auréolés de l’enthousiasme du public : tous laissent une trace, un écho, une envie de poursuivre la réflexion.

À l’heure où de nombreux festivals africains doivent composer avec les incertitudes politiques ou économiques, l’Impakt Film Festival s’impose comme un rendez-vous essentiel pour le Burundi et la région des Grands Lacs. Il prouve que la culture, même modeste, peut ouvrir des horizons, bousculer les consciences, relier les peuples. C’est ce souffle d’engagement, de beauté et de résistance que Gitega célébrera du 22 au 26 septembre, au cœur d’un festival qui ne cesse de grandir.

Informations pratiques :

Dates : du 22 au 26 septembre 2025
Lieu : Gitega, Burundi – divers sites et salles partenaires
Programme, horaires, billetterie et contacts : festival.impakt.bi / facebook.com/burundimpakt

L’énergie brute de Kura Shomali à Paris, jusqu’au 27 septembre

L’exposition « On entre OK, on sort KO » du Congolais Kura Shomali s’installe à la Galerie Angalia, au cœur du Marais, à Paris jusqu’au 27 septembre 2025. Une immersion jubilatoire dans l’art urbain, l’humour, la mémoire et la vie à Kinshasa.

Dans le quartier du Marais, au détour d’une rue tranquille, la Galerie Angalia s’illumine de couleurs et d’énergie africaine. C’est ici, du 2 au 27 septembre, que le public parisien découvre la première exposition personnelle de Kura Shomali en France : « On entre OK, on sort KO ». Le titre, clin d’œil malicieux à la célèbre formule du Tout Puissant OK Jazz de Franco Luambo, donne d’emblée le ton : chez Kura Shomali, tout est affaire de choc, de surprise, de confrontation joyeuse avec le réel. Né en 1970 à Kananga, formé aux Beaux-Arts de Kinshasa puis à Strasbourg, l’artiste congolais n’a jamais cessé de brouiller les pistes. Il avance sur le fil, entre mémoire et présent, culture pop et culture urbaine, spontanéité du geste et érudition artistique. Dès l’entrée, le visiteur est happé par le tumulte : traits rapides, encres éclatées, papiers froissés, taches volontaires et effilochées. Rien n’est sage, tout palpite, à l’image de Kinshasa, la ville-monstre qui irrigue le travail de Shomali. Ses œuvres sur papier, réalisées à l’encre, à la gouache, au feutre ou au charbon, semblent surgir du chaos : gestes vifs, gestes de vie, où l’art devient capture du mouvement, de l’accident, du hasard.

Mais derrière l’apparente désinvolture, il y a la main d’un virtuose et l’œil d’un chroniqueur du quotidien congolais. Kura Shomali s’inspire de la rue, des photographies de famille, de scènes de bars, de l’agitation du taxi-brousse, des regards perdus dans la ville. Il revisite des icônes africaines, détourne Matisse, s’amuse à croiser les influences. Ainsi, dans « Basi na Biso », il reprend une photo de Jean Depara, photographe mythique du Kinshasa des années 50, et la propulse dans un univers nouveau, tremblant, indiscipliné. Dans « Voyage d’amour (Tribute to Matisse) » ou « Ma Amélie (Tribute to Matisse) », il s’autorise tous les télescopages, toutes les libertés, réinventant la filiation des grands maîtres, donnant à l’Afrique une place centrale dans la cartographie de l’art contemporain. L’humour est partout, mais jamais moqueur : il s’agit d’ironie, de second degré, de tendresse féroce. On y perçoit les affres du quotidien, la satire sociale, mais aussi un profond amour de la vie et de la débrouille urbaine. Kura Shomali ne juge pas, il observe, il capte, il retranscrit la densité humaine de Kinshasa avec une sincérité palpable.

Le parcours de l’exposition est pensé comme une traversée : on y croise des visages éclatés, des corps déstructurés, des scènes qui semblent surgir du brouhaha d’un marché ou de l’intérieur d’un bus trop plein. Il y a du Matisse, oui, mais il y a surtout de l’Afrique, de la rue, du vécu, et ce sens aigu de la liberté qui fait la marque des plus grands artistes du continent. La spontanéité des gestes, l’acceptation de l’accident comme force créatrice, tout invite le visiteur à lâcher prise, à accepter de sortir « KO » de cette immersion. Le chaos n’est jamais pesant, il est ludique, festif, porteur d’une énergie communicative. Chez Shomali, chaque tache, chaque déchirure est une trace de vie, un hommage aux villes-mondes, aux foules anonymes, à ceux qui inventent, qui rêvent, qui rient malgré tout.

Cette exposition, bien plus qu’une simple découverte artistique, est une invitation à ressentir la puissance de l’art africain contemporain, à s’ouvrir à d’autres récits, d’autres rythmes, d’autres imaginaires. On en sort bousculé, ému, parfois sonné, mais toujours vivant, comme après un concert de rumba ou une nuit à Kinshasa. Un rendez-vous rare, essentiel pour qui veut sentir battre le cœur d’une Afrique créative, insolente, en perpétuelle réinvention.

Informations pratiques :
Exposition « On entre OK, on sort KO » de Kura Shomali
Galerie Angalia, 10-12 rue des Coutures Saint Gervais, 75003 Paris
Du 2 au 27 septembre 2025. Entrée libre.
Horaires d’ouverture : mardi au samedi, 12h à 19h. 

Kirá enflamme le Club Balattou à Montréal le 26 septembre

Dans le cadre du légendaire Festival international Nuits d’Afrique, la scène mythique du Club Balattou accueille Kirá pour un concert unique le 26 septembre. Une soirée prometteuse, où les rythmes et les voix du continent africain irradient Montréal.

Montréal vibre tout au long de l’année au rythme des musiques du monde, mais certains rendez-vous font date, transcendés par la magie d’une salle, la ferveur d’un public fidèle et l’aura d’un festival mythique. Ce 26 septembre, le Club Balattou, adresse culte pour les passionnés de sonorités africaines, accueillera le concert de Kirá dans le cadre du Festival international Nuits d’Afrique. L’événement s’annonce déjà comme l’un des temps forts de la rentrée culturelle, réunissant dans une atmosphère électrique la chaleur du continent africain et l’effervescence de la métropole québécoise.

Figure montante des scènes world et afro-fusion, Kirá incarne une nouvelle génération d’artistes capables de réconcilier héritage musical et modernité, tradition et énergie pop. Ses compositions naviguent avec aisance entre afrobeat, soul, funk et rythmes mandingues, portées par une voix à la fois puissante et nuancée. Sur scène, Kirá séduit par sa générosité et son charisme, transformant chaque concert en une célébration collective, où l’on danse autant qu’on s’émeut. Pour ceux qui découvrent l’artiste, la promesse est celle d’une soirée vibrante, où la diversité culturelle se conjugue à la communion musicale.

Le choix du Club Balattou ne doit rien au hasard. Cette salle intime, installée boulevard Saint-Laurent, a vu défiler depuis près de quarante ans les plus grands noms des musiques africaines, antillaises et latines. C’est ici, sous la lumière feutrée et au contact direct du public, que l’esprit du Festival Nuits d’Afrique prend tout son sens : proximité, spontanéité, partage. Chaque concert devient une rencontre, chaque artiste y trouve un public averti, curieux, prêt à se laisser embarquer. Pour Kirá, c’est l’occasion d’écrire un nouveau chapitre dans cette histoire musicale qui unit Montréal à l’Afrique.

Car si le Festival international Nuits d’Afrique a bâti sa réputation sur la diversité et la qualité de sa programmation estivale, il est aussi présent tout au long de l’année, à travers des concerts et événements qui poursuivent sa mission de dialogue entre les cultures. La venue de Kirá le 26 septembre s’inscrit dans cette volonté de créer des ponts, de mettre en avant la relève, et de faire rayonner la scène africaine contemporaine dans toute sa vitalité. Le public, fidèle à l’esprit du festival, répond toujours présent, prêt à découvrir, à danser, à s’émouvoir.

Le concert promet d’explorer toutes les facettes du talent de Kirá, alternant morceaux festifs et ballades intimes, hommages aux racines africaines et clins d’œil à la scène internationale. Entouré de musiciens complices, l’artiste s’appuie sur des arrangements ciselés, où la guitare, les percussions et les cuivres rivalisent d’inventivité. Au fil du répertoire, l’énergie gagne la salle, les corps se mettent en mouvement, les voix s’unissent. Certains titres, repris en chœur, créent une véritable communion. Dans ces instants suspendus, Montréal se souvient qu’elle est l’une des capitales mondiales des musiques du monde.

Ceux qui connaissent déjà Kirá attendent avec impatience cette prestation, promesse d’une soirée mémorable. Pour les autres, c’est l’occasion rêvée de découvrir un artiste en pleine ascension, dont la musique est à la fois une invitation au voyage et une déclaration d’amour à la diversité. À la croisée des influences, Kirá rappelle que l’Afrique n’est pas seulement un continent : c’est une énergie, une créativité sans cesse renouvelée, une source d’inspiration pour les générations d’aujourd’hui et de demain.

Informations pratiques :

Concert de Kirá, dans le cadre du Festival international Nuits d’Afrique
Date : 26 septembre 2025, à 21h
Lieu : Club Balattou, 4372 boulevard Saint-Laurent, Montréal
Billets et renseignements : festivalnuitsdafrique.com / clubbalattou.com