Mali, les transporteurs sous pression des jihadistes et des militaires

Datée du 15 septembre 2025, une déclaration conjointe de trois corporations de transport au Mali, portant signature de leurs leaders respectifs, apparaissait sur les réseaux sociaux À savoir le Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr), le Syndicat national des transports (Snt) et le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers qui qualifient leur mission de suicidaire et dénoncent, « avec gravité, les discours officiels laissant croire qu’aucun blocus n’existe ».

Les transporteurs maliens déplorent « l’incapacité manifeste des autorités la transition, à garantir la sécurité minimale de nos activités ». Plus loin, seuls le Cmtr et le Synacor se réservent « le droit de prendre, dans les jours à venir, toutes les mesures nécessaires, dans l’intérêt des populations et des routiers ». L’allusion corrobore la rumeur selon laquelle, les sociétés victimes de l’embargo ont entrepris de négocier avec le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda), auteur des récents raids, notamment celui du 15 septembre, contre un convoi de camions citernes, sur l’axe Kayes-Bamako.

Peu d’heures après, le Snt se désolidarise de l’initiative, la répute contrefaite et termine son laïus, par une exhortation patriotique : « Vive les forces armées et de défenses (sic) et de sécurité du Mali ».

Le lendemain, 16 septembre, le site Meta de la Primature, affiche une publication qui relate la rencontre, du Premier ministre Abdoulaye Maïga, avec le Groupement malien des professionnels du pétrole. Le chef du gouvernement l’affirme, « le travail continue. Même si nous devons aller chercher notre carburant à pied avec des cuillères, nous allons le faire ».
 
 
Le 14 septembre, jour de l’offensive spectaculaire sur la file de véhicules, en vain sous escorte des Forces armées maliennes (Fama), Abou Houdayfa Albambari, figure émergente du Gsim, réitérait des menaces sévères, à l’endroit des entreprises et individus qui violeraient l’embargo.

Cependant, dans la capitale et d’autres villes, les correspondants de Veille Sahélienne ne constatent pas encore l’effet manifeste des restrictions. Certes, un vent de panique saisit certains ménages, les poussant à faire provision de bidons d’essence et de gas-oil. La spéculation tarifaire autour des hydrocarbures ne saurait tarder.