Tunisie, les frappes contre la flottille pour Gaza ne sont pas accidentelles

Les autorités tunisiennes ne croient plus à la thèse accidentelle dans les deux attaques par drone contre la flottille dune vingtaine d’embarcations vers Gaza

Selim Jaziri

En l’espace de deux jours, la flottille pour Gaza composée d’une vingtaine d’embarcation a été la cible de deux attaques par drone, mardi et mercredi, peu après minuit, dans le port de Sidi Bou Said, où elle fait actuellement escale. Ils n’ont provoqué que des incendies limités et rapidement maitrisés, mais soulevé une vive émotion internationale, dans les réseaux impliqués dans le soutien à la cause palestinienne qui ont immédiatement mis Israël en cause.

Mardi matin, après la première attaque, les autorités tunisienne s’étaient empressées de démentir une quelconque agression et attribué l’incendie à un mégot de cigarette ou un barbecue. Une théorie démentie par les témoignages et les vidéos, réduite à néant après la seconde attaque, menée selon le même mode opératoire.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le Ministère de l’Intérieur évoque désormais « un assaut planifié », et affirme ouvrir une enquête pour déterminer qui a conçu et mis en œuvre cette attaque.

Alors que la police avait rapidement fait disparaître les débris de l’engin lors de la première explosion, les restes de l’explosif employé mercredi ont pu être photographiés par les membres de la flottille. Ils évoquent une grenade incendiaire, en forme de cylindre, chargée de thermite, et enveloppée de plastique destiné à propager l’incendie. Un dispositif relativement rudimentaire,  transporté par un drone, à première vue de portée limitée. Ce qui suggère une action menée à partie d’une localisation relativement proche de la cible, sans que l’on puisse préjuger de son instigateur.

La présence de la flottille dans les eaux tunisiennes est célébrée par des rassemblements de plusieurs milliers de personnes enthousiastes sur la plage de Sidi Bou Saïd. Les autorités, elles, semblent conserver leurs distances. Dans les déclarations publiées par les visites successives des ministres des Affaires étrangères saoudien mardi et iranien mercredi, le Chef de l’État Kaïs Saïed a rappelé le soutien de la Tunisie à la cause palestinienne, mais n’a pas évoqué la présence de flottille, ni les attaques dont elle a été la cible.

Les pannes à bord de plusieurs navires et les conditions météos ont incité les organisateurs de la flottille à reporter son départ, initialement prévu mercredi.

La flottille pour Gaza frappée par un drone dans le port de Sidi Bou Said

Tunisie, la flottille pour Gaza frappée une deuxième fois