Le Mali traverse une tempête

Afflux de milliers de réfugiés fuyant la guerre au Burkina Faso, exode de nationaux à la périphérie congestionnée des villes, condamnation, par l’Onu, de la dérive antidémocratique et des violations des droits de la personne, purges du commandement des forces armées et de sécurité (Fds), succession de défaites face aux groupes infra-étatiques, blocus de localités sous la pression des mêmes, le Mali du régime militaire dit de “transition” traverse, durant le début de septembre 2025, une tempête qui pourrait l’emporter et compromettre les fondations de l’Etat.
 
Un article du site « Veille sahélienne »
 

Pourtant, les comptes Meta et TikTok des partisans de la junte continuent de croire à la victoire promise et, à cet effet, filment et diffusent les convois de chars et de lance-missiles, dès leur sortie de l’aéroport Sénou de Bamako. Néanmoins, l’accélération de la livraison d’armement lourd en provenance de Russie et de Chine semble arriver à contretemps. De surcroît, l’approvisionnement du pays en carburant est à présent compromis, du fait de l’ultimatum du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda), daté du 03 septembre courant.  

Contrairement au triomphalisme en vigueur dans la capitale, Farabougou n’est toujours pas reconquise tandis que l’insurrection islamiste renforce son emprise concentrique, du centre du Mali, sur un espace en extension, vers le sud de la Mauritanie et l’Est du Sénégal.  Au Nord, le Front de libération de l’Azawad (Fla) concentre ses embuscades autour des emprises tenues par les supplétifs russes d’Africa Corps.  

Depuis 48h, ces derniers distribueraient des tracts de démobilisation. Les auteurs y appellent les combattants rebelles, à déposer les armes et rejoindre les bases des Forces armées maliennes (Fama).  Au bas de la page, est affiché un numéro WhatsApp. L’authenticité du document reste à prouver.  

De leur côté, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), dont le Mali s’est retiré et l’Union africaine où le frappe encore une mesure de suspension observent le naufrage, en silence.