Marwan Barghouti, emprisonné depuis plus de vingt ans dans les geôles israéliennes, est une des rares personnalités palectiniennes à incarner une relève. Né en 1959 à Kobar, en Cisjordanie, cet homme est l’ancien chef du Tanzim, la branche armée du Fatah, à l’époque où Yasser Arafat en était le leader. Il a notamment été condamné à cinq peines à perpétuité pour son rôle au cours de la seconde Intifada.
Bien qu’enfermé derrière les barreaux, Barghouti n’est pas resté inactif. Il a notamment œuvré pour l’unité des différentes factions politiques palestiniennes, en publiant en 2006 un texte signé conjointement par des responsables emprisonnés du Fateh, du Hamas, du Jihad islamique et du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP).
Ce « document des prisonniers » intégrait notamment le principe de négociations avec Israël, dans le cadre d’un processus de paix. Il avait alors quitté le Fateh un an plus tôt, désormais dirigé par Mahmoud Abbas, et créé sa propre formation, Al-Mustaqbal.
En outre, la longévité de cette situation lui confère une aura particulière, l’opinion publique palestinienne le considérant comme un héros de la «résistance», d’autant que, contrairement au Hamas et au Jihad islamique, il est considéré comme un acteur laïc.
Selon les sondages publiés avant que Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas en exil au Qatar, soit tué dans un raid israélien contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l’investiture du nouveau président iranien, Barghouti émergerait comme le candidat préféré des Palestiniens pour succéder à Mahmoud Abbas, recueillant 34% des suffrages, tandis qu’Ismaïl Haniyeh se positionnerait en seconde place avec 17%.