Avec Enterrer Sankara, Joël Té-Léssia Assoko propose une analyse économique du parcours de Thomas Sankara, figure révolutionnaire du Burkina Faso. L’ouvrage explore son héritage et ses politiques sous un prisme pragmatique, ouvrant un débat sur les défis du développement africain.
Le 15 mars, Enterrer Sankara, premier titre de la collection « Pépites jaunes » des éditions Riveneuve, sera présenté au Salon du livre africain en présence de son auteur. Cet essai s’intéresse à l’impact économique du régime de Sankara et à la manière dont il est perçu aujourd’hui. Plutôt qu’une approche idéalisée, Assoko propose une lecture critique des politiques mises en place et de leurs conséquences à long terme.
Le titre, volontairement interpellant, ne vise pas à minimiser l’importance de Sankara, mais invite à dépasser une vision figée de son action. Ancien rédacteur en chef économie et finance de Jeune Afrique, l’auteur s’appuie sur des éléments concrets pour illustrer les limites de certaines décisions économiques et replacer le débat dans une perspective actuelle.
L’ouvrage questionne notamment les discours panafricanistes contemporains et souligne l’importance d’une croissance soutenue de la productivité pour assurer un développement durable. Selon Assoko, si les discours idéologiques jouent un rôle dans l’élaboration d’une vision politique, ils doivent s’accompagner d’une approche réaliste prenant en compte les mécanismes économiques fondamentaux.
L’auteur remet aussi en perspective certaines analyses économiques dominantes, qu’il estime parfois déconnectées des réalités du terrain. Il rappelle que l’économie n’est pas une discipline figée et que les choix stratégiques doivent être évalués en fonction de leurs résultats concrets plutôt que de principes idéologiques.
Un autre aspect abordé concerne l’impact des politiques environnementales européennes sur les économies africaines. Assoko analyse comment ces mesures, bien qu’animées par une volonté de transition écologique, peuvent parfois générer des déséquilibres, renforçant certaines vulnérabilités économiques au lieu de les atténuer.
En proposant une relecture de l’héritage de Sankara sous un angle économique, Enterrer Sankara s’inscrit dans une réflexion plus large sur les modèles de développement du continent. L’essai ne cherche pas à opposer une vision à une autre, mais à encourager un débat informé sur les moyens d’assurer un progrès durable et inclusif.
Présenté en avant-première au Salon du livre africain, Enterrer Sankara sera disponible aux éditions Riveneuve dès le 27 mars, marquant le lancement d’une collection dédiée aux analyses économiques et politiques africaines.