Alors que le Sénégal tablait sur une quantité annuelle de 11,7 millions de barils, le puits de Sangomar a produit en 2024 près de 16,9 millions de barils et généré environ 950 millions de dollars de revenus. Le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko mise sur les hydrocarbures pour assainir les comptes du pays laissés dans le rouge par l’ex-président Macky Sall mais surtout pouvoir tenir les promesses électorales, notamment celles faites à la jeunesse.
Par la Rédaction de Mondafrique
C’est des rares bonnes nouvelles pour les comptes publics sénégalais alors que la dette publique frôle désormais les 100% du produit intérieur brut (PIB). En 2024, la production annuelle de Sangomar, puits situé à 100 km aux larges de Dakar, s’est élevée à environ 16,9 millions de barils de pétrole brut, dépassant ainsi l’objectif initial de 11,7 millions de barils. Ces données relatives à la production annuelle ont été fournies le mardi 7 janvier 2024 par le ministère des Énergies et du Pétrole. Pour ce qui est des revenus financiers, les ventes ont généré environ 950 millions de dollars de revenus, soit 595,5 milliards de francs CFA.
Baisse attendue du prix du carburant
Sangomar présente un potentiel de 100 000 barils par jour, avec un potentiel de 60 à 100 millions de pieds cubes de gaz. Au Sénégal, les ressources financières générées par les hydrocarbures sont destinées à 90% au budget de l’État. Les 10% sont déposés auprès d’un fonds intergénérationnel.
À côté du pétrole, il y a le gaz. Et son ère a également démarré avec l’exploitation du Grand Tortue Ahmeyim, le 31 décembre 2024. C’est un projet en commun accord avec le voisin mauritanien. Il est développé par l’association composée de SMH, Petrosen, bp et Kosmos Energy.
Grand Tortue Ahmeyim devrait fournir environ 2,5 millions de tonnes par an de gaz naturel. Et l’un des impacts des hydrocarbures au Sénégal devrait être la baisse du prix du carburant et de l’électricité. Pour le ministre du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, le Gouvernement y travaille déjà. « Nous travaillons à diminuer le coût d’accès a l’électricité et du carburant. Nous travaillons avec la SENELEC. Et la même chose est en train d’être faite pour le carburant. Quand les informations sortiront les Sénégalais sauront que d’importants efforts ont été faits », a révélé Birame Soulèye Diop.
Parallèlement à la recherche du maximum de profits dans le secteur des hydrocarbures, le tandem formé par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko a enclenchée la machine pour la reddition. Dans son viseur, se retrouvent les biens mal acquis par les dignitaires du régime du président Macky Sall.
Tolérance zéro contre les détournements
Ces deux dernières semaines les choses se sont accélérées. Cet exercice est une priorité au plus haut sommet de l’État. Déjà dans son discours du 12 septembre dernier, le président de la République Bassirou Diomaye Faye promettait que toutes les responsabilités allaient être clairement situées. Il faisait ainsi allusion, à la gestion publique sous l’ancienne administration, qui selon lui, a été marquée par une légèreté inacceptable.
Le Chef de l’État très tranchant regrettait « une dérive incontrôlée de la masse salariale, une explosion de la dette et de ses intérêts, ainsi qu’une gestion des subventions totalement chaotique ». Poursuivant son discours, le président sénégalais s’offusquait des dérapages comme « des manipulations volontaires et cachées, entraînant une explosion incontrôlée de la dette ».
Des pratiques, pratiques qui, à ses yeux, ont sapé la crédibilité et la santé financière du pays. Deux semaines après, le 27 septembre 2024, son premier ministre Ousmane Sonko abondait dans le même sens. Au cours d’une conférence de presse, il dévoilait les chiffres de l’audit des Finances publiques.
Tout de blanc vêtu mais rouge de colère, il affirmait que le déficit budgétaire qui a été annoncé à une moyenne de 5,5% du Pib, sur la période 2019 / 2023, était en réalité de 10,4 % soit le double de ce qui a été annoncé. Pour ce qui est de la dette, le Gouvernement parle de 1892 milliards Fcfa empruntes et introuvables sur les livrets et comptes publics.
« Depuis le 24 mars 2024, avec l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, nous sommes entrés désormais, dans l’ère de la tolérance zéro aussi bien pour la détection que pour la sanction des pratiques occultes conformément à notre engagement en matière de reddition des comptes devant le peuple », a réitéré le premier ministre lundi dernier, en marge d’une cérémonie consacré aux administrateurs publics.