L’avocat William Bourdon, à l’origine en 2010 de la plainte pour « biens mal acquis » contre plusieurs présidents africains, a saisi la justice après avoir pris connaissance de « menaces de mort » contre lui. Il semble que ce soit le propre fils du président congolais, Denis Sassou Nguesso, qui ait tenu ces propos. Ce n’est pas la première fois que William Bourdon essuie des scuds hostiles de la part du clan Sassou. Dans « le Point » voici quelques années, paraissait une enquête malveillante contre cet avocat connu pour ses positions contre la corruption.
A l’origine de cette salve, signée par un journaliste de l’hebdomadaire, Jean François Jacquier, déja le régime congolais. En effet une proche amie du président Sassou, Bénédicte Haïm, ex-épouse d’un haut cadre du groupe Bolloré, avait initié l’opération de déstabilisation contre l’avocat parisien que, pour des raisons inconnues, le directeur du Point d’alors, Frantz Olivier Giesbert, avait couvert.
Du très lourd!
« Ces menaces sont prises au sérieux par le parquet de Paris qui a ouvert immédiatement une enquête dont on ne doute pas de l’efficacité », a déclaré mercredi 30 août Marie Dosé, conseil de William Bourdon. L’enquête préliminaire a été confiée aux policiers de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne.
D’après la plainte,une journaliste africaine a décidé d’alerter William Bourdon le 18 août après avoir été informée de propos menaçants attribués à Arnaud Wamba Sassou Nguesso, un des fils du président congolais, Denis Sassou Nguesso, dont le clan est dans le collimateur de la justice française.
La journaliste affirme avoir recueilli des confidences sur des propos qu’aurait tenus le fils du président congolais lors d’un diner à Singapour. Il aurait ainsi indiqué qu’il se rendrait à Paris avec l’accord de son père pour recruter une personne afin d’« éliminer » l’avocat, selon Me Marie Dosé.
Campagnes de presse
Ce n’est pas d’aujourd’hui que le clan Sassou a tenté de déstabiliser William Bourdon. Lorsque la plainte est déposée voici quelques années dans le dossier dit des « biens mal acquis », un long papier à charge parait dans l’hebdomadaire « Le Point » présentant William Bourdon comme un personnage trouble et malfaisant. A l’origine de cette opération, on trouve trois personnes: Jean François Jacquier, le signataire de l’article; Marc Francelet, un intermédiaire flamboyant, condamné par la justice à deux ans de prison avec sursis pour avoir indument touché de l’argent sur le compte de plusieurs sociétés et qui hanta longtemps les rédactions parisiennes, notamment celle du journal « le Point »; enfin une intrigante et très proche amie du président Sassou, Bénédicte Haïm, qui se fait passer pour une communicante.
Lorsqu’il quittera « le Point », Jean François Jacquier deviendra le directeur de rédaction pendant quatre ans d’une lettre d’information, « CongoBrazzanews », et d’un magazine dévoués à la cause du régime congolais et financés …par Bénédicte Haim. L’opération, qui d’après nos informations, serait revenue à plusieurs centaines de milliers d’euros par an, durera quatre années.
Aujourd’hui, les associés sont brouillés. « Elle m’a planté, Bénédicte Haïm, de 200000 euros », fulmine le journaliste joint par Mondafrique. Et oui, cela arrive dans le monde si délicat de Denis Sassou Nguesso et de son clan!