Radhia Nasraoui a engagé le 11 juillet une grève de la faim pour protester contre la décision du Gouvernement tunisien de retirer la protection permanente assurée par la garde présidentielle dont bénéficiait son mari, Hamma Hammami, leader de la Gauche tunisienne, porte-parole du Front Populaire. Hamma Hammami et sa famille sont pourtant toujours sous menace de mort des terroristes.
Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, fondateurs et dirigeants du Front Populaire ont tous les deux été assassinés en 2013 devant leur domicile. Le gouvernement tunisien attend-il un troisième assassinat ?
Le devoir de l’Etat n’est-il pas de protéger ses citoyens, en particulier les plus menacés ?La soustraction à ce devoir est immorale et inhumaine. Elle est considérée par le Droit international comme non-assistance à personne en danger.
Radhia Nasraoui est depuis plus de 42 jours en grève de la faim. Elle a 64 ans et a consacré toute sa vie au combat militant pour le respect des Droits Humains et à l’action contre le despotisme et la dictature et fondé l’Organisation Contre la Torture en Tunisie (OCTT).
Son état de santé en est aujourd’hui d’autant plus fragilisé.
Radhia et Hamma sont des artisans de justice et de paix. L’inaction et le silence du Gouvernement tunisien face au danger terroriste qui les menace lourdement est indigne et irresponsable.
J’en appelle à tous les démocrates qui souhaitent que ne s’éteignent pas les acquis de la Révolution tunisienne, pour faire entendre la voix de Radhia Nasraoui et favoriser la protection de Hamma Hammami et de sa famille.
Marie-Christine Talon
Présidente de l’Association de Soutien et de Promotion de l’Organisation Contre la Torture en Tunisie (ASPOCTT)
L’OCTT a été fondée et est présidée par Radhia Nasraoui