J’ai entamé cette grève de la faim le 11 juillet 2017 pour protester contre la décision du Président de la République de lever la protection de mon mari Hamma HAMMAMI, porte parole du Front Populaire et une des personnalités les plus menacées par les terroristes en Tunisie, de l’aveu même du cabinet présidentiel et du Ministère de l’Intérieur. Je rappelle que la protection de mon mari a été décidée et mise en place par les autorités tunisiennes à la suite des assassinats de deux dirigeants du Front Populaire en 2013. N’oublions pas que les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, fondateurs du Front Populaire, auraient été évités si les autorités avaient assumé leur responsabilité et n’avaient pas négligé les menaces qui pesaient sur les 2 opposants.
En juin dernier, les autorités ont décidé de restreindre la protection de Hamma Hammami aux « activités officielles », sans aucune justification. Inquiète pour mon mari, qui lui n’a pas freiné le rythme de ses activités politiques quotidiennes, j’ai adressé des courriers à deux reprises au Président de la République et au Chef du Gouvernement dans lesquels je pose la question de sa situation sécuritaire et celle de ma famille. A ce jour, mes courriers sont restés sans réponse officielle ni action concrète des autorités et cela ne fait que confirmer que les motivations de la levée de la protection de Hamma Hammami sont d’ordre politique. Il s’agit de représailles pour faire taire un opposant gênant, laissé par le pouvoir en place comme une cible facile pour les terroristes. A travers mon mari, c’est le Front Populaire qui est de nouveau visé ainsi que toute l’opposition démocratique.
Pour information, la sécurité totale et complète n’est plus assurée que pour la famille présidentielle et l’alliance au pouvoir et ce malgré les menaces terroristes et la situation sécuritaire dégradée dans le pays.
J’appelle ainsi toutes les forces démocratiques à la vigilance car le despotisme et les pratiques de l’ancien régime sont de retour dans notre pays. Aujourd’hui, je continue ma grève de la faim en l’absence d’action concrète des autorités et les considère responsables de tout ce qui pourrait m’arriver ou arriver à mon mari et à ma famille.