« Fayrouz, Moi je chante l’humanité »

À l’approche des festivités de fin d’année 2024, les éditions Orients nous offrent une publication exceptionnelle pour célébrer la sortie de l’ouvrage « FAYROUZ, Moi, je chante l’humanité », signé par Marjorie Bertin. Cette célébration prendra la forme d’une rencontre littéraire et d’une présentation à la librairie « Le Tiers Mythe », située au cœur du Quartier Latin.
 
Coïncidant avec l’anniversaire de la diva Fayrouz, qui célèbre aujourd’hui ses quatre-vingt-dix ans, la parution de ce livre constitue un hommage éclatant. Véritable icône du monde arabe, Fayrouz est éminemment reconnue pour son rôle d’« Ambassadrice du Liban à travers le monde ». Ce livre se veut donc un vibrant témoignage de sa contribution inestimable à la culture et à l’humanité.
 
L’ascension de Fayrouz au panthéon de la musique arabe suscite l’interrogation : quels ont été les sentiers empruntés par cette artiste pour atteindre une telle stature mythique ? Pour la première fois, une œuvre littéraire francophone, « Moi je chante l’humanité », se consacre exclusivement à relater l’odyssée de cette figure légendaire. L’auteur y propose une plongée dans l’existence de Fayrouz, offrant ainsi l’opportunité de revisiter l’histoire du Liban et la richesse de son patrimoine musical au cours du XXe siècle.
 
 Son œuvre impressionnante comprend l’enregistrement de plus de huit cents mélodies et la réalisation d’une cinquantaine d’opuses musicaux, sans oublier sa participation à une vingtaine d’œuvres cinématographiques et de spectacles lyriques. Durant la guerre civile libanaise, son choix de demeurer sur son sol natal a forgé son image en tant que porte-étendard de la paix et de l’espérance, surpassant en cela toute autre vocaliste. Cependant, la vie de Fayrouz, épouse d’Assi Rahbani et partenaire de son frère Mansour dans la révolution musicale libanaise du XXe siècle, demeure enveloppée de mystère. Ziad, leur fils, musicien militant et étoile montante de la scène libanaise, a insufflé à l’œuvre de sa mère une dimension jazzistique dès la fin des années 1970.
 Dans un monde en proie à des divisions incessantes, puissent la dignité, la retenue et l’amour du prochain, incarnés par Fayrouz, nous inspirer tous. Une grâce, un message véhiculé à travers l’œuvre « FAYROUZ, Moi je chante l’humanité » de Marjorie Bertin. Un ouvrage à dévorer très vite après cette rencontre littéraire incontournable. A ne pas manquer !  
 
Marjorie Bertin
Docteure en Études théâtrales, Marjorie Bertin enseigne et mène ses recherches à l’Université Sorbonne Nouvelle. Journaliste chevronnée, elle collabore avec RFI ainsi qu’avec le Courrier de l’Atlas. Dans son ouvrage intitulé « FAYROUZ, Moi, je chante l’humanité », elle offre une plongée fascinante dans l’existence de Fayrouz, icône de la chanson. Ce livre constitue une porte ouverte sur l’histoire du Liban et révèle la prodigieuse effervescence musicale qui a marqué le XXe siècle dans ce pays.
 
Ysabel Saïah Baudis
Quelques mots sur les éditions « Orients Editions » et sur Ysabel Saïah Baudis, fondatrice, éditrice et directrice de cette éminente maison qui se distingue sur la scène littéraire, tant en France qu’à l’échelle internationale par sa réputation notable par la richesse et la diversité de ses collections en essais, textes inédits et traductions, calligraphies, dessins, photo et bande dessinée …
 
Ysabel Saïah Baudis, la gondolière de l’Orient » par Marc Yared
Journaliste et écrivain, cette jeune éditrice met à la portée de tous les joyaux de la culture et de la société arabe
Mais les Orients – soleils levant (Machrek) et couchant (Maghreb) – ne se réduisent pas à une sinistre litanie. Ils rayonnent aussi de Beauté, de Vérité, de Vitalité, pour qui sait y regarder de près. Ysabel Saïah Baudis est de ceux-là : elle voit, elle sent, elle sait ; et, passionnément, elle veut partager son savoir et son enchantement. Il faut dire qu’Ysabel a tout du gondolier qui vous découvre les bras de mer et les rivages du Sud : née à Alger d’une mère pied-noir et d’un père algérien, cette journaliste n’a cessé d’explorer et d’exposer les splendeurs des sociétés et des cultures arabes, trop souvent caricaturées. En témoignent ses œuvres : Pieds-noirs et fiers de l’être (1988); Oum Kalsoum, l’étoile de l’Orient (1985 et 2004, traduit en arabe); Haram, itinéraire des femmes orientales (2003); Le Qohélet, calligraphié par Henri Renoux en français, arabe et hébreu (2004) ; Les Mille et une nuits érotiques, illustrées par Van Dongen (2008 et 2012).
 
Aujourd’hui Ysabel Saïah Baudis va plus loin. Elle offre aux explorateurs des côtes méridionales de la Méditerranée un nouveau moyen de transport : les éditions Orients (orientseditions.fr), qui proposent de belles envolées… Le Livre de Kalila et Dimna, traduit de l’arabe par l’un des plus fins connaisseurs de l’Orient – André Miquel, ancien administrateur de la Bibliothèque de France – est un recueil de fables animalières venues d’Inde et de Perse qu’Ibn al-Mouqaffa adapta avec talent, au VIIIe siècle …pour le plus grand bonheur d’un La Fontaine. Un condensé de sagesse universelle, éternelle, superbement illustré par des manuscrits du XVe siècle. Hallaj chant d’amour, postfacé par le poète et diplomate libanais Salah Stétié, révèle pour sa part – à travers de somptueuses calligraphies – les élans d’un des plus grands mystiques de tous les temps, qui vécut au Xe siècle. Ysabel Saïah Baudis avoue sans peine sa fascination pour le soufisme, qui vénère si souvent l’Éternel avec les accents de la passion charnelle. Sous le label des éditions Orients, un ouvrage émaillé de vers classiques persans recensera bientôt quelque deux cents mots de la langue arabe dédiés au corps féminin, qu’un grand maître soufi a empruntés pour célébrer la Divinité.
 
D’autres titres édités par Orients témoignent d’une ambition majeure : loin de se borner à exhumer les gloires du passé, Ysabel Saïah Baudis veut montrer les richesses du présent arabe, et ses promesses. La Femme est l’avenir de l’homme, sous la plume du dessinateur et humoriste tunisien Lotfi, plaide par la caricature pour l’émancipation du beau sexe et l’égalité des droits. Oum Kalsoum for ever retrace, à travers des images et des témoignages inédits recueillis par Ysabel Saïah Baudis, l’itinéraire de la Grande Dame (« El-Sett ») qui par le verbe, le chant et la musique distilla le merveilleux dans le quotidien de cent millions d’Arabes.
Si Ysabel Saïah Baudis se soucie de la qualité – comme l’atteste le choix des auteurs, de l’illustration et du papier édités par Orients – elle vise délibérément le grand public. La place faite à la photo, au dessin, à la caricature, le format parfois ramassé, le prix modique : tout tend à séduire « les jeunes, les paresseux, les gens pressés ». Impossible d’ignorer ces segments de la société quand on veut jeter des ponts entre les peuples et briser des préjugés séculaires… Bref, la paix et la solidarité par la connaissance et l’estime : tel pourrait être le mot d’ordre d’Orients et de sa fondatrice.