« Il faut vous le dire, rien ne va dans le pays dont vous avez la charge depuis 15 mois ». C’est ainsi qu’un lecteur gabonais de Mondafrique sous couvert d’anonymat s’adresse au nouveau patron du Gabon pour dresser un bilan très négatif des débuts de son règne.
Monsieur le Président,
Certes, le coup de libération du 30 Août 2023 a réjoui toute la population.
Certes, votre gouvernement et le CTRI ont fait d’innombrables réalisations dans tout le pays.
Certes, nous ressentons que vous êtes un homme au grand cœur, animé de bons sentiments pour nous, vos compatriotes.
Bref… malgré vos bons discours et l’amour que vous portez à vos compatriotes, il se trouve qu’en réalité, lorsque vous donnez des instructions, vos collaborateurs directs ou indirects, ceux que vous avez nommés, ceux à qui vous avez donné une parcelle de pouvoir pour répercuter vos volontés, ceux-ci font l’exact contraire.
Trois exemples pour illustrer mon propos.
La SEEG pour laquelle vous avez consenti d’énormes efforts financiers et à qui
vous avez rappelé la mission de service public. Où en est-on aujourd’hui ? Eh bien,
Monsieur le Président, nous n’avons toujours pas d’eau. Les coupures sont
récurrentes partout dans le pays. L’eau –quand il y en a- est imbuvable. Pourtant,
en mondovision, vous avez tapé du poing sur la table.
Le paiement des rappels solde. Là aussi, vous avez pris une décision salutaire
pour de nombreux fonctionnaires. Sauf que sur le terrain, ceux-ci ont constaté une
différence entre vos hautes instructions et la réalité. Cafouillages,
incompréhensions et frustrations…
L’inclusion. Dès votre arrivée au pouvoir, vous avez décidé d’inclure tous les
gabonais, peu importe leur passé, pour participer à la construction du pays et
pour que chacun prenne sa part du gâteau national. En réalité, ceux qui ont
bénéficié de vos précieux décrets sont ceux qui s’activent à fermer la porte aux
autres. Eux seuls doivent manger et pas les autres.
Tensions et frustrations…
Monsieur le Président,
Les cas sont nombreux au point de nourrir les frustrations de ceux qui vous adulaient au début de cette histoire. Prenez conscience que votre action est sabotée par ceux à qui vous avez fait confiance un peu partout mais qui se sont révélées finalement médiocres et égoïstes.
Rendez-vous compte que depuis pratiquement un mois, lorsque nous nous réveillons, plus aucune bonne nouvelle pour les gabonais. Par contre, pas un jour ne passe sans l’annonce d’un scandale, d’un couac, d’une décision contre les gabonais ou d’un dysfonctionnement des services de l’Etat.
Le slogan du CTRI ; ‘’C’est enfin notre essor vers la félicité’’ est maintenant dit avec ironie et moquerie.
De grâce, débarrassez-vous d’eux. Notre pays n’est quand même pas condamné à la médiocrité… Car l’absence de sanction donne l’impression que vous cautionnez cette situation.
Merci de m’avoir lu.
*** Je publie cette lettre sous anonymat car, hélas, mon gagne-pain risque d’être compromis par ceux que je dénonce