Selon les informations rapportées par le journal L’Orient-Le Jour, une série de frappes aériennes d’une intensité extraordinaire a frappé Beyrouth vers 4 heures du matin ce samedi, ciblant spécifiquement le quartier de Basta el-Faouqa en plein centre-ville. Un bilan encore provisoire fait état d’au moins 12 morts et 23 blessés suite à ce bombardement imputé à Israël.
« Combien d’innocents morts cette nuit pour un criminel qui se cachait parmi eux ? Il y avait des vies ici, des familles, des femmes, des enfants, des personnes âgées, des citoyens piégés dans leur sommeil et qui n’ont rien demandé ! Foutez-lui la paix à ce peuple ! » Sandra Khawam
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Des témoins évoquent un gigantesque cratère causé par les déflagrations qui ont pulvérisé plusieurs bâtiments, piégeant de nombreux résidents sous les gravats. Les sauveteurs luttent sans relâche pour essayer de retrouver des miraculés, mais au vu de l’ampleur de la dévastation, on redoute que le bilan ne s’alourdisse considérablement.
D’après les premières constatations, au minimum 4 ou 5 projectiles auraient touché vers 4h15 un immeuble de 8 étages situé rue Ma’moun à Basta el-Faouqa. La construction visée a été réduite à néant, tout comme plusieurs édifices alentour. Des experts en géolocalisation ont pu déterminer avec exactitude la zone atteinte par les tirs.
Certains médias suggèrent que des « bunker busters », des missiles capables de s’enfoncer profondément avant d’exploser, pourraient avoir été utilisés. Le New York Times, cité par L’Orient-Le Jour, rappelle que ce type d’armement avait déjà servi le 27 septembre dernier quand un raid israélien avait visé le quartier général du Hezbollah, éliminant par la même occasion son secrétaire général Hassan Nasrallah.
Selon les informations rapportées par le média Ici Beyrouth, la cible potentielle des frappes israéliennes à Beyrouth serait Mohammad Haïdar, une figure de premier plan au sein du Hezbollah. Également connu sous le nom d’« Abou Ali », il fait partie des principaux dirigeants et experts sécuritaires de l’organisation chiite.
En tant que membre éminent du Conseil du jihad du Hezbollah, Haïdar superviserait de nombreux aspects cruciaux du mouvement, tels que la surveillance, le recrutement, la formation des combattants, l’équipement militaire et les systèmes de sécurité. Son influence s’étendrait donc à de larges pans des activités du groupe.
Le département d’État américain affirme que Mohammad Haïdar était à la tête des réseaux du Hezbollah déployés hors du Liban, sans toutefois préciser leur nature ou leur localisation exacte. Il aurait aussi pesé de tout son poids dans les nominations de cadres à différents échelons et dans la mise en place de projets militaires confidentiels.
Bien qu’il ait été élu député en 1992, Haïdar se serait par la suite détourné des responsabilités politiques pour se consacrer pleinement au renforcement de l’assise du Hezbollah, notamment dans la région stratégique de la Bekaa.
Israël aurait déjà tenté de l’éliminer par le passé lors d’une opération qui se serait soldée par un échec. À l’heure actuelle, on ignore si Mohammad Haïdar a survécu à ce nouveau raid qui le visait spécifiquement. Les secouristes continuent de s’activer sans relâche dans les ruines, et il est à craindre que le bilan humain déjà très lourd ne s’aggrave encore à mesure que les heures passent.
« Beyrouth, jusqu’à quand supporteras-tu ces raids meurtriers ? »
« Dans la nuit noire de Beyrouth, alors que la ville était endormie, un tonnerre assourdissant a soudain déchiré le silence. Les explosions apocalytiques ont ébranlé la terre, résonnant à des lieues à la ronde. Murs tremblants, cœurs affolés, les Libanais se sont réveillés en sursaut, pétrifiés d’incompréhension face à ce déferlement de violence.
Très vite, l’horreur s’est révélée. Sous les bombes israéliennes, un immeuble de Basta s’est volatilisé, emportant dans la mort des familles entières. La rue ciblée à Basta n’était plus qu’un champ de ruines, une plaie béante révélant toute l’atrocité du drame. Les missiles pénétrants ont libéré une onde de choc si puissante qu’elle a ébranlé la ville toute entière.
Beyrouth, jusqu’à quand supporteras-tu ces raids meurtriers qui fauchent tes enfants ? Liban, jusqu’à quand devras-tu pleurer tes innocents, broyés sous les bombes d’une guerre qui n’en finit pas ? Ce vacarme qui a déchiré la nuit, c’est le cri d’une ville, d’un peuple qui n’en peut plus de subir, d’avoir peur, de compter ses morts. C’est un hurlement de douleur et de révolte qui doit résonner bien au-delà des frontières, pour que cesse enfin cette folie destructrice ».
Du côté de la banlieue sud, on filme les frappes !
Après une brève accalmie pendant la visite du secrétaire d’État américain Hochstein, un déluge de feu s’est abattu sur la banlieue sud de Beyrouth et les quartiers limitrophes à l’est. Comme pour rattraper le temps perdu, les ordres d’évacuation et les frappes se sont enchaînés à un rythme effréné, jour et nuit. À chaque alerte, les habitants s’éloignent d’à peine 500 mètres, juste assez pour filmer l’impact à venir, dans un mélange d’inconscience et de fascination morbide. Et lorsque les bombes pleuvent, des cris de victoire fusent, comme si la destruction de leur propre ville était un triomphe. Victoire sur qui ? Sur quoi ? Nul ne semble le savoir, mais cette liesse macabre en dit long sur l’absurdité tragique qui règne en maître dans les rues de Beyrouth.
Sous les yeux des habitants, la banlieue sud est victime d’une démolition systématique et implacable. Immeuble après immeuble, le quartier se transforme en un champ de ruines fumantes. Certains fuient dans un exode chaotique, tandis que d’autres, ivres de cette folie collective, semblent célébrer leur propre anéantissement.