Au Sénégal, le parti au pouvoir remporte facilement le scrutin législatif organisé ce dimanche 17 novembre après la dissolution de l’ancienne Assemblée nationale. L’ancien maire de Dakar, Barthélémy Dias et l’ex-premier ministre de Macky Sall, Amadou Ba, deuxième de la présidentielle de mars dernier, ont tous les deux félicité le parti au pouvoir pour sa victoire.
A Dakar, la correspondance particulière d’Elvis Diallo
L’unique enjeu reste désormais de savoir s’il s’agira d’une razzia ou d’une simple grande victoire. Car depuis hier, le Pastef, le parti du président Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko était assuré de remporter une « large victoire » aux élections législatives du dimanche 17 novembre, selon Ndieck Sarré, le porte-parole du gouvernement qui a affirmé sur la chaîne TFM avoir en sa possession 90 à 95% des résultats.
Le suspens que sa version soit contredite a d’ailleurs été de courte durée puisque deux des trois têtes de liste de l’opposition, à savoir Barthélémy Dias, chef de la coalition Samm Sa Kaddu et ancien maire de Dakar et Amadou Ba, ancien Premier ministre, deuxième de la dernière présidentielle, et tête de liste de la coalition Jam Ak Njarin se sont empressés de reconnaître la victoire du parti au pouvoir.
Tous les deux ont en effet été battus par le candidat du Pastef que MM. Dias et Ba ont félicité. Ils ne sont pourtant pas les seuls puisque d’autres adversaires ont également félicité le Pastef pour sa victoire. Des projections fiables de la nouvelle Assemblée nationale pourraient ainsi être disponibles ce lundi matin grâce aux médias qui relayaient tard hier encore sur leurs antennes les résultats des bureaux de vote au fur et à mesure qu’ils tombaient.
Le Pastef en tête
Le Pastef arrive donc en tête dans une grande majorité des centres de vote dont les médias ont déjà annoncé les résultats provisoires. Ce qui fait la joie du porte-parole du gouvernement Amadou Moustapha Ndieck Sarré, qui a rendu « hommage au peuple sénégalais pour la large victoire qu’il a donnée à Pastef », le parti du président et du Premier ministre, a-t-il déclaré sur la chaîne TFM.
Le chef du gouvernement Ousmane Sonko l’a largement emporté dans son bureau de vote de Ziguinchor (au sud du pays, NDLR). Alors que des incidents étaient à craindre, vu que la campagne électorale avait été émaillée de quelques échauffourées lors des premiers jours, aucun incident significatif n’a été rapporté. La coalition Takku Wallu Sénégal de l’ancien président Macky Sall a tout de même dénoncé dans un communiqué une « fraude massive organisée par le Pastef ». Mais cela va être difficile de tenir cette ligne.
Faible affluence
Le taux de participation était de 35% à 14 heures à Dakar où était attendue habituelle affluence de l’après-midi mais selon différents observateurs, la participation était loin de celle de la présidentielle de mars (61,3%) et des législatives de 2022 au cours desquelles 46,6% des inscrits avaient voté.
Environ 7,3 millions d’électeurs étaient appelés hier dimanche à élire 165 députés qui siègeront dans l’hémicycle pour cinq ans. L’enjeu, après des élections présidentielles brillamment remportées par Bassirou Diomaye Faye était de savoir si les populations lui donnaient les moyens de tenir ses promesses, à savoir améliorer la vie d’une population dont une grande partie se bat au quotidien pour joindre les deux bouts, accroître les ressources économiques du pays et combattre la corruption…
« Je pense que celui à qui tu as donné la confiance à la présidentielle, il faut lui renouveler la confiance pour qu’il puisse accomplir ce qu’il a entamé. On veut que la vie coûte moins cher aux Sénégalais. Tout coûte cher, l’eau, l’électricité, la nourriture », a dit Touré Aby, 56 ans, en résumant l’énorme attente des Sénégalais. Qui, historiquement, mettent toujours en cohérence leur choix de la présidentielle et des législatives.