Victor Dupont, âgé de 27 ans, qui mène des recherches banales sur la trajectoire socio-professionnelle des jeune engagés dans la Révolution de 2011, a été emprisonné de façon arbitraire par la justice tunisienne pour violation de la sécurité d’Etat. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré « suivre de très près la situation », précisant que le chercheur bénéficiait de « la protection consulaire ».
Premier français non bi national à subir la répression du régime de Kaïs Saïed, Victor Dupont a été déféré au tribunal militaire du Kef (au nord-ouest), à une heure de Jendouba où le jeune homme, membre d’un programme scientifique financé par le Conseil européen de la recherche (ERC), faisait son travail de terrain. « C’est totalement exceptionnel qu’un jeune chercheur français puisse être déféré devant la justice militaire » tunisienne, qui traite généralement des atteintes à la sûreté de l’État, a regretté auprès de l’AFP Vincent Geisser, directeur de l’Iremam.
Victor Dupont est aussi placé sous mandat de dépôt pour atteinte à la sûreté de l’État. L’instruction est en cours. Selon la loi antiterroriste de 2015, il pourrait effectuer jusqu’à 14 mois de détention préventive.
Sur les conseils de l’ambassade de France, les proches de Victor Dupont n’avaient pas souhaité médiatiser l’affaire. Le Point a brisé ce silence mercredi soir. « Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et notre ambassade à Tunis sont en contact étroit avec les autorités tunisiennes à ce sujet », a seulement indiqué à l’AFP le Quai d’Orsay.