Or aujourd’hui après tant de combats et de risques pris, le couple Hammami-Nasraoui affronte à nouveau un pouvoir hostile et plus encore complice des criminels. « Je vais continuer la grève de la faim jusqu’à ma mort s’il le faut. Je ne peux pas me taire tant que mon mari est menacé, » a déclaré Rahdia sur une radio privée tout en ajoutant « j’ai participé à la défense des victimes de la répression sous Bourguiba et sous Ben Ali (de gauche, libéraux, islamistes, nationalistes arabes, salafistes, étudiants, syndicaliste, défenseurs des droits de l’homme, journalistes, etc.), ce n’est pas aujourd’hui que je vais laisser tomber mon mari. »
Une passivité coupable
Depuis l’assassinat du militant de gauche Chokri Belaïd en février 2013, le leader Hamma Hammami était protégé par la garde présidentielle. Depuis le début du mois de juillet, on l’a informé que sa sécurité serait désormais assurée par le ministère de l’Intérieur. Une décision qui met la vie de Hamma en danger. « Avec la garde présidentielle, la protection était permanente. Par contre, avec les services du département de l’Intérieur, elle sera ponctuelle sur demande et uniquement durant les activités officielles. »
Hamma est toujours menacé d’assassinat. Rahdia considère cette décision du gouvernement comme une punition contre son mari, à cause de ses dernières prises de position contre l’alliance au pouvoir, notamment la demande d’élections législatives et présidentielle anticipées.
Interview de Hamma Hammami sur le changement de sa protection rapprochée.
Hamma et Radhia sont des personnes intègres, artisans de paix et du respect de la dignité humaine. Il faut les aider. Ils ont besoin de notre soutien. Il faut les protéger.
La menace de mort qui pèse lourdement sur Hamma concerne également sa famille (en 2013, plan d’assassinat qui concernait Hamma, Rahdia et une de leurs filles). Aussi, il faut obtenir du gouvernement tunisien le rétablissement d’une protection totale et permanente.
Nous vous invitons à signer la pétition de soutien à Hamma Hammami, et à la faire suivre à vos amis, à vos réseaux, le plus largement possible.
Le texte a été écrit par Marie Christine Talon, qui a toujours été engagée auprès des militants tunisiens des droits de l’homme.