La délégation du FMI qui a quitté Dakar jeudi dernier a revu à la baisse la prévision de croissance du Sénégal à 6% contre 7,1% initialement. Dans un contexte social tendu où le gouvernement doit affronter des législatives anticipées, ceci est forcément une mauvaise nouvelle.
C’est un petit revers mais un revers quand même pour le gouvernement sénégalais qui doit vite faire oublier le naufrage de Mbour dans lequel 44 migrants qui espéraient atteindre les côtes européennes sont morts. Dans un tel contexte, le séjour de la délégation du FMI dans la capitale sénégalaise était forcément scruté par l’exécutif.
La délégation du FMI arrivée à Dakar en début de semaine dernière a produit un communiqué qui a revu la croissance nationale à la baisse à 6 % pour 2024 contre 7,1 % en juin en raison de l’importance du déficit qui devrait dépasser les 7,5% contre 3,9% prévu.
Une baisse prévisible
Les rapports du FMI comportent toujours du bon et du moins bon, souffle un analyste sénégalais. La délégation évoque en effet des perspectives économiques « difficiles » dans les prochains mois et une croissance moins élevée pour 2024. Mais ces changements étaient prévisibles parce qu’elles ont été fixées depuis un an à 10 % du PIB avant de descendre à 7 % en juin et 6 % aujourd’hui. C’est la preuve que ces chiffres interrogent sur les objectifs réels que le précédent régime avait communiqués au FMI.
Cela dit, deux indicateurs particulièrement scrutés sont positifs. Il s’agit du déficit du compte courant, soit la part de produits venant de l’étranger, qui devrait descendre à 12,7 % du PIB à la faveur du démarrage de la production d’hydrocarbure. Autre bonne nouvelle : l’inflation globale diminue également pour atteindre 1,5 %.
Les réformes promises par les nouvelles autorités ont été par ailleurs saluées. Mais l’économiste sénégalais rappelle qu’elles ont hérité du précédent régime une situation financière particulièrement mauvaise qui ne s’améliorera pas du jour au lendemain. On comprend donc la colère de Bassirou Diomaye Faye qui a récemment menacé de représailles les députés de la majorité. C’était le 13 septembre dernier à l’occasion de la dissolution du parlement. Le président espère une clarification politique à la faveur des élections législatives anticipées prévues le 17 novembre prochain.